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Le marché automobile marocain maintient une croissance soutenue au premier semestre 2025
Le marché automobile marocain poursuit sa trajectoire ascendante en 2025. Après une progression de 36,68 % sur les cinq premiers mois de l’année, la dynamique de croissance s’est confirmée au terme du premier semestre, confortant l’essor d’un secteur en pleine transformation.
Selon les statistiques de l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM), les ventes de véhicules particuliers (VP) et de véhicules utilitaires légers (VUL) ont atteint 112 026 unités à fin juin, soit une augmentation de 36,1 % par rapport à la même période de l’année précédente.
Cette performance exceptionnelle reflète une mutation structurelle du secteur automobile, marquée par des résultats solides et une progression continue, symbole d’un marché qui arrive progressivement à maturité.
Pour l’économiste Othmane Fahim, interrogé par la MAP, l’impact de cette croissance dépasse les chiffres de vente. Il explique que plus de 30 000 unités supplémentaires ont dynamisé l’investissement privé, favorisé l’activité des concessionnaires et de la chaîne logistique, tout en stimulant les exportations et l’intégration locale.
« Cette dynamique stabilise le compte courant autour de 2 % du PIB et soutient la création d’emplois qualifiés, notamment dans la construction automobile et la structuration industrielle », souligne-t-il.
Parmi les facteurs clés de cette progression, Othmane Fahim met en avant la politique monétaire accommodante de Bank Al-Maghrib. Avec un taux directeur abaissé à 2,25 % depuis mars 2025, l’accès au crédit s’est amélioré, rendant les mensualités plus accessibles pour de nombreux ménages marocains.
Les prêts accordés au secteur non financier, où l’automobile joue un rôle majeur, sont ainsi passés de 2,6 % en 2024 à 5,9 % début 2025, traduisant une demande en nette reprise.
« Le rétablissement des flux logistiques et la disponibilité de stocks ont également soutenu cette dynamique, répondant à un appétit refoulé pour les véhicules neufs », précise M. Fahim.
Autre moteur de cette croissance : l’adaptation de l’offre aux attentes du consommateur marocain. Les SUV compacts continuent de séduire par leur confort, leur espace et leurs prix compétitifs, contribuant à diversifier le marché et à limiter sa sensibilité aux chocs extérieurs.
L’émergence des véhicules hybrides constitue également un fait marquant du semestre. La flambée des prix des carburants a accéléré leur adoption, inscrivant le marché dans une logique de transition énergétique, soutenue par un réseau de recharge en expansion et des projets industriels ambitieux.
Le segment des véhicules électriques connaît, lui aussi, une forte progression, avec une croissance supérieure à 100 % au premier trimestre, bien que leur part de marché reste inférieure à 3 %.
Enfin, la montée en puissance des capacités industrielles locales participe à la réduction des coûts d’importation et renforce la compétitivité des produits marocains sur la scène internationale.
Si la filière automobile nationale s’affiche en pleine forme, l’économiste prévient néanmoins que des défis subsistent : la nécessité d’accélérer la transition énergétique, de diversifier encore davantage l’offre et de renforcer la résilience face aux incertitudes globales.
Pour Othmane Fahim, l’évolution actuelle reste porteuse d’espoir. « L’enrichissement du tissu industriel et la montée en gamme des produits renforcent la solidité du secteur et ouvrent la voie à une croissance durable », conclut-il.
À l’aube du second semestre 2025, la filière automobile marocaine semble bien décidée à poursuivre sur sa lancée, portée par l’innovation, la modernisation et un environnement économique plus favorable.