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Le Maroc débute l'importation d’huile de colza russe : un nouveau tournant agroalimentaire

Mardi 10 - 10:45
Le Maroc débute l'importation d’huile de colza russe : un nouveau tournant agroalimentaire
Par: Naji khaoula
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Le commerce agricole entre le Maroc et la Russie connaît une avancée notable. Pour la première fois dans l’histoire des échanges bilatéraux, le Royaume a importé de l’huile de colza russe, marquant une étape significative dans la diversification de ses fournisseurs en matières grasses végétales. Selon les chiffres du centre fédéral russe Agroexport, plus de 8 000 tonnes ont été livrées entre janvier et avril 2025, accompagnées de plus de 1 400 tonnes de tourteaux et résidus de soja.

Une relance des échanges amorcée en 2024

Cette reprise des flux commerciaux fait suite à une interruption de près de cinq ans. En 2024, la Russie a décidé de repositionner le Maroc comme un marché prioritaire, renouant avec les exportations de corps gras vers le Royaume. Le Maroc a alors intégré le top 10 des importateurs mondiaux de tourteaux de tournesol russes et s’est hissé parmi les cinq premiers clients pour ceux de colza. À cette période, les achats marocains étaient constitués à 60 % de sous-produits de tournesol et à 40 % de colza.

L’huile de colza, un segment en plein essor

Alors que les exportations globales d’huiles végétales russes ont connu une baisse de 18 % au cours des quatre premiers mois de 2025, l’huile de colza s’est distinguée avec une progression remarquable. Selon le cabinet OleoScope, les volumes exportés ont bondi de 23 %, atteignant un record de 503 000 tonnes. Le Maroc bénéficie ainsi de cette dynamique, en captant une part croissante de ce marché en pleine expansion.

Le Maroc : un marché stratégique pour Moscou

Entre janvier et avril 2025, les exportations russes de produits oléagineux et dérivés vers le Maroc ont avoisiné les 85 000 tonnes. Le potentiel de croissance est jugé prometteur par les experts russes. Agroexport estime que les échanges agricoles avec le Maroc pourraient à terme atteindre une valeur de 350 millions de dollars, avec des perspectives d’élargissement vers d’autres segments tels que les céréales et les produits alimentaires transformés.

Mikhail Maltsev, directeur exécutif de l’Union russe des corps gras, insiste sur le rôle croissant que pourrait jouer l’Afrique du Nord, et en particulier le Maroc, dans la stratégie exportatrice de la Russie. Il rappelle que ces pays restent fortement dépendants des importations pour satisfaire leur consommation en huiles végétales et en tourteaux destinés à l’alimentation animale.

Une dépendance structurelle aux importations

Le Maroc demeure largement tributaire des marchés internationaux pour sa consommation en huile de table. En 2023, environ 85 à 90 % de la demande nationale a été couverte par des importations, représentant quelque 660 000 tonnes d’huiles végétales, en majorité des huiles brutes destinées à la transformation locale. La facture de ces achats a frôlé les 120 millions de dollars. Les huiles de tournesol et de soja dominent le marché marocain, en raison de leur usage répandu dans les foyers.

Cette dépendance structurelle expose le pays aux variations des prix mondiaux et aux perturbations logistiques. Toutefois, les récentes baisses des cours internationaux ont contribué à une relative stabilité des prix sur le marché local, apportant un peu de répit aux consommateurs marocains.

L’arrivée de l’huile de colza russe sur le marché marocain symbolise un élargissement stratégique des partenariats agricoles du Royaume. Ce développement pourrait non seulement renforcer la sécurité d’approvisionnement en huiles végétales, mais aussi ouvrir la voie à une coopération plus large entre Rabat et Moscou dans le domaine agroalimentaire.

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