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Startups africaines : le Maroc recule dans la course aux investissements en 2025

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Startups africaines : le Maroc recule dans la course aux investissements en 2025
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À mi-parcours de 2025, le Maroc rétrograde dans le classement africain des levées de fonds pour les startups, cédant sa place dans le top 5 à de nouveaux acteurs dynamiques comme le Sénégal et le Ghana. Une tendance révélatrice d’un paysage technologique africain en mutation.

Le premier semestre 2025 marque un coup d’arrêt dans l’ascension fulgurante de l’écosystème startup marocain. Alors qu’en 2024, le Royaume s’illustrait par un record d’investissements de 70 millions de dollars, il ne figure plus dans le top 5 africain des levées de fonds à mi-année, selon les dernières données de la plateforme Africa The Big Deal.

Une redistribution des cartes continentales

La scène technologique africaine reste dominée par le « Big Four » : l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Kenya et le Nigeria. Ces quatre géants concentrent encore près de 80 % des levées de fonds supérieures à un million de dollars. L’Afrique du Sud reprend la tête du classement avec 344 millions USD levés, talonnée par l’Égypte (339 M USD), le Kenya (227 M USD), puis le Nigeria (176 M USD).

Mais au-delà de ce quatuor bien établi, le Sénégal crée la surprise en accédant à la cinquième place avec 138 millions de dollars levés, dont 137 M proviennent d’un seul deal de dette orchestré par Wave Money. Le Ghana (39 M USD) et le Togo (30 M USD) se hissent respectivement aux 6ᵉ et 7ᵉ positions, confirmant une dynamique de diversification des pôles d’innovation en Afrique.

Le Maroc, toujours actif mais distancé

Malgré ce recul apparent, l’activité des startups marocaines reste notable. Le pays a enregistré dix opérations dépassant les 100.000 dollars entre janvier et juin 2025. Ce chiffre le place à égalité avec la Tanzanie, mais derrière le Ghana, qui totalise 14 opérations de cette envergure. Toutefois, aucun montant global n’a été communiqué pour le Maroc, un signal qui suggère un ralentissement ou une fragmentation des levées.

Ce tassement intervient après une année 2024 particulièrement dynamique, et soulève des interrogations sur la capacité du Royaume à maintenir sa place dans un écosystème africain de plus en plus compétitif.

Inclusion technologique : une fracture persistante

Un autre enseignement du rapport semestriel réside dans l’inégale répartition des investissements sur le continent. Sur les 106 startups ayant levé plus d’un million de dollars depuis janvier, 84 appartiennent aux Big Four. De plus, 33 pays africains n’ont connu aucune opération de plus de 100.000 dollars durant le premier semestre 2025 — un chiffre préoccupant qui met en lumière les inégalités persistantes en matière d’accès au financement technologique.

Au-delà du Maroc, seuls quelques pays hors Big Four parviennent à tirer leur épingle du jeu : Djamo en Côte d’Ivoire, Zeepay au Ghana ou encore GoZem au Togo ont signé des deals majeurs, chacun au-dessus de 10 millions USD.

Un moment de transition pour le Maroc ?

Si le recul du Maroc dans les classements peut sembler inquiétant, il reflète peut-être un moment de transition plutôt qu’un désengagement durable. L’écosystème local reste dynamique, porté par une jeunesse entrepreneuriale active, des initiatives publiques et privées en croissance, ainsi que des hubs technologiques bien implantés.

Mais pour retrouver sa place dans le peloton de tête, le Maroc devra probablement renforcer l’inclusion de ses startups dans les circuits régionaux et internationaux du capital-risque, diversifier ses sources de financement, et miser davantage sur les secteurs innovants à fort impact.

Le paysage africain de l’innovation est en pleine recomposition. Si le Maroc marque le pas en 2025, cette pause pourrait offrir l’opportunité de repenser sa stratégie pour mieux rebondir face à des concurrents régionaux de plus en plus aguerris.



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