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Les États-Unis annoncent des opérations terrestres limitées d'Israël contre le Hezbollah au Liban

Les États-Unis annoncent des opérations terrestres limitées d'Israël contre le Hezbollah au Liban
Mardi 01 - 07:29 Journalistes: ELMIR Barae
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Les États-Unis ont annoncé lundi que l'armée israélienne mène des opérations terrestres « limitées » contre le Hezbollah au Liban, alors que les tensions montent dans la région et que des appels internationaux à la désescalade se multiplient.

Cette annonce intervient alors que l'armée israélienne a déclaré trois localités frontalières « zones militaires fermées », interdisant ainsi l'accès à ces zones. Les localités concernées sont Metula, Misgav Am et Kfar Giladi, situées à la frontière libanaise.

Au Liban, l'armée libanaise a repositionné ses troupes dans le sud du pays, frontalier du nord d'Israël, selon un responsable militaire. Cette mesure fait suite à une série de raids aériens israéliens qui ont causé de nombreuses victimes.

L'annonce des opérations terrestres israéliennes a été faite par le porte-parole du département d'État, Matthew Miller. « Ils nous ont informé du fait qu’ils mènent actuellement ce qu’ils disent être des opérations limitées ciblant des infrastructures du Hezbollah », a-t-il déclaré.

Ces opérations interviennent après l'assassinat de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, dans une frappe israélienne près de Beyrouth vendredi dernier. Les dirigeants israéliens ont averti que la bataille contre le mouvement pro-iranien n'était pas terminée.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré devant des soldats positionnés dans le nord du pays que « l’élimination de Nasrallah est une étape importante, mais ce n’est pas la dernière » contre le Hezbollah. « Nous emploierons toutes les capacités dont nous disposons (…) Nous utiliserons tous les moyens nécessaires, vos forces, d’autres forces depuis les airs, depuis la mer et sur terre », a-t-il prévenu.

Malgré les coups portés par Israël, le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem, a affirmé que « Israël n’a pas été en mesure d’entamer nos capacités militaires ». « Nous sommes prêts si les Israéliens décident d’entrer au sol. Nos forces de résistance sont prêtes pour une confrontation terrestre », a-t-il déclaré, ajoutant que son parti poursuivrait sa lutte contre Israël « en soutien à Gaza ».

Le décès de Hassan Nasrallah, considéré comme l'homme le plus puissant du Liban, constitue une victoire majeure pour Israël face à l'Iran et ses alliés, dont le Hamas. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a averti qu'il n'y avait « pas d’endroit au Moyen-Orient que Israël ne puisse atteindre ».

L'Iran a affirmé qu'il ne déploierait pas de combattants au Liban et à Gaza pour affronter Israël, estimant que « les gouvernements du Liban et de Palestine ont la capacité et la puissance nécessaires pour faire face à l’agression du régime sioniste ».

En raison de « l’intensité des combats », l'ONU a annoncé que les Casques bleus déployés dans le sud du Liban ne pouvaient plus patrouiller. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exprimé son opposition à toute « invasion terrestre » israélienne du Liban.

À Washington, le président Joe Biden a laissé entendre qu'il était opposé à des opérations terrestres israéliennes, appelant à un cessez-le-feu. Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, présent à Beyrouth, a également appelé Israël à « s’abstenir de toute incursion terrestre » et à un cessez-le-feu. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a quant à lui déclaré que toute nouvelle intervention militaire israélienne au Liban « doit être évitée ».

Depuis la mi-septembre, Israël concentre ses opérations militaires sur le front nord, avec l'objectif de mettre un terme aux tirs de roquettes du Hezbollah et de permettre le retour de dizaines de milliers d'habitants déplacés par ces tirs.

Lundi, les frappes israéliennes au Liban ont fait au moins 25 morts, dont trois membres d'un groupe palestinien, le chef du Hamas au Liban et un soldat libanais, selon différentes sources. Le Hezbollah a riposté en tirant des roquettes vers le nord d'Israël.

Pour la première fois depuis le 8 octobre, une frappe a visé le centre de Beyrouth, détruisant un étage d'un immeuble. Selon le Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), trois de ses membres y ont été tués. L'armée israélienne a affirmé avoir tué deux commandants de cette organisation, qualifiée de terroriste par Israël et l'Union européenne.

Depuis les explosions des systèmes de transmission du Hezbollah au Liban le 17 septembre, imputées à Israël, et l'intensification des frappes israéliennes qui ont suivi, le bilan s'élève à plus de 1 000 morts au Liban, selon le ministère de la Santé.

Sur le front de Gaza, l'armée israélienne continue son offensive dans le territoire palestinien dévasté et assiégé depuis près d'un an. Néanmoins, les frappes ont baissé d'intensité ces derniers jours.


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