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Maroc : les influenceurs à l’avant-garde d’une nouvelle dynamique politique
À l’ère du numérique, la frontière entre information, divertissement et politique devient de plus en plus floue. Ce flou ouvre un espace inédit aux influenceurs, ces personnalités suivies par des milliers, voire des millions d’internautes, capables de structurer des opinions et de déclencher des mouvements d’adhésion. Selon Abbas El Ouardi, professeur de droit public à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat, les influenceurs sont devenus des médiateurs puissants entre la réalité institutionnelle et le monde virtuel.
Le professeur souligne que ces nouveaux acteurs ont désormais la capacité de produire un contenu ciblé et accessible, contribuant à politiser une audience jusque-là peu sensible aux débats publics. « Les influenceurs façonnent les opinions et peuvent mobiliser les citoyens autour d’idées précises », explique-t-il.
Cependant, cette évolution n’est pas sans poser des questions fondamentales sur la légitimité et la structuration de l’espace politique. Le système marocain, encadré par la Constitution de 2011, repose sur le pluralisme des partis politiques, garants de l’encadrement citoyen. Dès lors, la cohabitation entre ces structures traditionnelles et les influenceurs appelle à une réflexion approfondie.
« Quelle relation entre les partis politiques et les influenceurs : dialectique, intégrative ou structurelle ? », s’interroge El Ouardi. À ses yeux, il s’agit d’une relation dialectique, où les deux pôles doivent apprendre à se répondre mutuellement, sans se substituer l’un à l’autre. Les partis doivent ainsi évoluer et intégrer la réalité numérique sans perdre leur rôle d’éducation civique et d’organisation du débat public.
Plus qu’une rupture, l’arrivée des influenceurs dans la sphère politique pourrait constituer une opportunité : celle de conjuguer modernité digitale et valeurs traditionnelles. Toutefois, cette transition appelle à la mise en place d’un cadre juridique clair, destiné à encadrer l’intervention des influenceurs dans les campagnes politiques, à définir leur rôle et à préserver l’équilibre démocratique.
Pour le professeur, il est essentiel que ces collaborations prennent la forme de partenariats contractuels. « Les influenceurs doivent être perçus comme des prestataires de service, rémunérés pour leur rôle dans la sensibilisation politique, tout en respectant une distance fonctionnelle avec les entités politiques », préconise-t-il.
Ce modèle permettrait de garantir la transparence des relations et de prévenir toute dérive, tout en valorisant le rôle des influenceurs dans le renouveau démocratique. À l’approche des échéances électorales de 2026, leur contribution pourrait bien s’avérer décisive pour ramener les jeunes électeurs vers les urnes.
L’implication croissante des influenceurs dans la sphère politique marocaine marque une transformation des modes d’engagement civique. Si leur rôle est encadré avec rigueur et transparence, ils pourraient devenir des alliés puissants des institutions dans la lutte contre l’abstention et pour la revitalisation de la démocratie participative.
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