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Economie

Myrtilles marocaines : une croissance à deux chiffres portée par l’essor des exportations

Dimanche 11 Mai 2025 - 11:30

Par: Naji khaoula

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Les exportations marocaines de myrtilles devraient croître de 20 % cette saison, confirmant la dynamique ascendante d’un secteur devenu clé pour l’agriculture nationale. Porté par une forte demande internationale et des conditions de production avantageuses, le Maroc s’impose de plus en plus comme un acteur incontournable sur le marché mondial des fruits rouges.

Alors que la campagne des myrtilles bat son plein, les opérateurs marocains du secteur s’attendent à une augmentation significative des exportations, estimée à 20 % par rapport à la saison précédente. Cette performance serait le fruit d’une stratégie bien rodée : expansion des surfaces cultivées, amélioration des techniques agricoles et maîtrise de la logistique.

Une filière en pleine expansion

Avec près de 7 000 hectares consacrés à la culture de la myrtille, répartis majoritairement entre les régions du Loukkos (70 %) et du Souss-Massa (30 %), le Maroc a consolidé sa place parmi les principaux producteurs mondiaux. Lors de la saison 2023/2024, le pays a exporté 67 300 tonnes de myrtilles fraîches, soit une hausse de 25 % par rapport à l’année précédente. À cela s’ajoutent environ 6 000 tonnes de fruits surgelés.

Les conditions climatiques favorables, combinées à un savoir-faire agricole en constante progression, permettent une récolte de qualité, alignée avec les exigences des marchés internationaux.

Une fenêtre stratégique sur les marchés européens

L’un des atouts majeurs du Maroc réside dans son calendrier de production. Positionné entre la fin de la saison sud-américaine et le début des récoltes européennes, le pays comble une période stratégique — de janvier à avril — durant laquelle l’offre mondiale en myrtilles fraîches est limitée. Ce créneau confère au Maroc une position privilégiée auprès de marchés comme l’Union européenne, le Royaume-Uni ou les pays du Golfe.

Les délais de livraison réduits — trois à cinq jours vers l’Europe — renforcent cet avantage. À cela s’ajoutent une empreinte carbone moindre et une fraîcheur optimisée, éléments de plus en plus prisés par les distributeurs en quête de produits durables.

Des évolutions notables dans la répartition des marchés

Si l’Espagne reste le premier marché d’exportation pour les myrtilles marocaines, sa part a considérablement diminué, passant de 80 % à 30 % des volumes en l’espace d’une saison. En valeur absolue, les expéditions vers ce pays ont néanmoins progressé de 11 %, atteignant 20 100 tonnes.

Dans le même temps, d’autres marchés européens ont connu une nette croissance : +32 % vers le Royaume-Uni (14 600 tonnes), +42 % vers les Pays-Bas (14 500 tonnes), +25 % vers l’Allemagne (4 300 tonnes) et +19 % vers la France (3 900 tonnes). Une diversification qui témoigne de la compétitivité croissante de l’offre marocaine.

Des défis structurels à surmonter

Malgré ces résultats prometteurs, la filière reste confrontée à plusieurs obstacles. Le manque de main-d’œuvre, particulièrement dans la région de Larache, compromet parfois la fluidité des récoltes. En parallèle, des difficultés logistiques — notamment l’engorgement des ports — viennent freiner l’optimisation des expéditions.

Autre point sensible : la montée en compétence des nouveaux producteurs, indispensable pour maintenir une qualité homogène sur l’ensemble de la chaîne.

La myrtille est en passe de devenir un fruit stratégique pour l’agriculture marocaine d’exportation. Grâce à une combinaison d’avantages naturels, techniques et logistiques, le pays continue de gagner des parts de marché à l’international. Pour pérenniser cette dynamique, il lui faudra toutefois relever les défis humains et logistiques qui pèsent encore sur le développement de la filière.

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