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Narendra Modi, figure de proue du populisme national
Narendra Modi, 68 ans, est une figure de proue du populisme national en Inde. Charismatique et redoutable, il compte faire subir une deuxième défaite au vieux parti du Congrès et conduire les Nationalistes hindous de Bharatiya Janata Party (BJP) pour un deuxième mandat à la tête du géant de l'Asie du Sud.
Premier ministre depuis 2014, Narendra Modi est avant tout le héro de l'idéologie nationaliste hindoue (Hindutva), qui a pris une certaine importance dans la société indienne dans les dernières années, selon une vision de protection du patrimoine indien, face aux "idéologies venues de l'étranger.
Selon l'idéologie la plus extrême de l'Hindutva, les hindous, en tant que fils du sol, incarnent l'identité nationale indienne à laquelle les minorités, y compris les musulmans (14,5% de la population actuelle) et les chrétiens (2%) devraient prêter allégeance.
Narendra Modi est né 1950 à Vadnagar, dans l'État indien du Gujarat, dans une famille d'épiciers, se déclarant appartenir à un statut d'intouchables "dalits", qui sont considérés, du point de vue du système des castes, comme hors castes et affectés à des fonctions ou métiers jugés impurs.
Il est un pur produit de l'idéologie nationaliste hindoue du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS, Corps des volontaires nationaux), organisation de masse aux méthodes paramilitaires auquel il a adhéré depuis qu'il était enfant.
Tout d'abord cadre local de l'organisation, il a ensuite été nommé au sein de son parti politique Bharatiya Janata (BJP), qui l'a conduit à la tête du gouvernement du Gujarat en 2001.
Le populisme de Modi le différenciait très tôt de ses pairs du RSS. Alors que le RSS cultivait son dévouement à l'organisation et son sens aigu de l'action collégiale, Modi cherchait à mobiliser le peuple gujarati en promouvant le culte d'une personnalité qui aime le sacrifice et l'abnégation pour son État natal de Gujarat.
Lors des dernières élections de 2014, il se présenta non seulement comme un homme pieux de culte hindou, mais aussi comme un personnage qui aime travailler pour la prospérité du peuple. Cette personnalité lui a valu le respect des castes inférieurs et un mandat de cinq ans à la tête du gouvernement de la plus grande démocratie du monde.
L'aspiration à la pureté, condition nécessaire à l'unité et à la grandeur de l'Inde, est le principe credo qui sous-tend le discours de Modi et explique son désir de débarrasser le pays du vieux parti du Congrès (centre gauche). Son objectif est de créer une "Inde sans congrès" .
Le parti du Congrès, dont l'image a été ternie par des scandales de corruption, a connu en 2014 sa pire défaite depuis l'Indépendance, ne remportant que 44 sièges (sur 543 au total) à la la chambre basse.
Barbe blanche et petites fines lunettes, le visage de Narendra Modi est devenu omniprésent dans les panneaux et encarts publicitaires, émissions télévisées et réseaux sociaux.
Son enfance difficile et son charisme très particulier ont inspiré le cinéma indien. "PM Narendra Modi" est un nouveau film qui relate la trajectoire du chef de gouvernement, de son enfance comme vendeur de thé dans une gare ferroviaire à son élection à la tête de la démocratie la plus peuplée du monde en 2014.
La commission électorale indienne a interdit mercredi la sortie de ce biographique jusqu'à la fin des élections législatives, le 19 mai.
Perçu en homme providentiel, Modi est parvenu tout au long de la campagne a suscité d’immenses espoirs grâce à ses discours pleins de ferveur. Il promet notamment de faire de l'Inde la troisième économie mondiale d'ici 2030 en cas de victoire électoral.
Son parti prévoit un revenu de 6.000 roupies par mois à 125 millions d'agriculteurs dans le pays. Il promet également de mettre en place un régime de pension pour tous les petits agriculteurs de 60 ans et plus afin de garantir leur sécurité sociale.
Modi reste pourtant un personnage controversé notamment pour sa gestion des violences inter-communautaires au Gujarat en 2002. Ces émeutes auraient causé la mort de 800 à 2.000 personnes. Elles font partie des émeutes les plus violentes et meurtrières que l'Inde ait connues depuis son indépendance.
Il est aussi critiqué pour le fiasco de la démonétisation surprise de billets à l'automne 2016, ainsi que de l'entrée en vigueur chaotique quelques mois plus tard d'une TVA harmonisée. Malgré un taux de croissance enviable vu de l'extérieur (6,7% en 2017-2018), celle-ci est jugée insuffisante au vu du potentiel et des besoins du pays de 1,3 milliard d'habitants.
Son gouvernement n'arrive pas à créer assez d'emplois pour des milliers de jeunes qui arrivent chaque mois sur le marché du travail. Selon des chiffres du ministère des Statistiques, le taux de chômage en Inde a atteint 6,1% fin 2018, au plus haut depuis 45 ans.
M. Modi fait aussi face à des critiques virulentes sur l'achat polémique de 36 avions Rafale à la France en septembre 2016. L'opposition l'accuse notamment d'avoir privilégié le conglomérat privé d'un magnat indien, dont il est considéré comme proche, au détriment d'une entreprise publique, en tant que partenaire du constructeur français Dassault.
Source : MAP