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Nouvelle arrestation de Ghosn qui demande l'aide de la France
De nouveau arrêté jeudi matin sur ordre du parquet de Tokyo pour des soupçons d’enrichissement personnel, l’ancien président de Nissan, Carlos Ghosn, a dénoncé une “manoeuvre” et demandé l’aide du gouvernement français en clamant son innocence.
Les procureurs japonais soupçonnent l’ex-dirigeant d’avoir violé ses obligations professionnelles et d’avoir causé à Nissan des pertes financières de cinq millions de dollars (4,45 millions d’euros) entre décembre 2015 et juillet 2018.
Carlos Ghosn avait été remis en liberté le 6 mars contre le versement d’une caution de neuf millions de dollars après 108 jours passés en détention.
Cette nouvelle arrestation, décrite par la télévision publique NHK comme très inhabituelle pour une personne remise en liberté sous caution près d’un mois auparavant, serait en lien avec des paiements suspects effectués à un partenaire commercial de l’alliance Renault-Nissan à Oman, au Moyen-Orient.
Elle survient au lendemain d’un message publié sur Twitter dans lequel Ghosn annonçait la tenue d’une conférence de presse le jeudi 11 avril pour “dire la vérité” sur les accusations dont il fait l’objet.
“Mon arrestation ce matin est révoltante et arbitraire”, a réagi Ghosn dans un communiqué transmis par email par un porte-parole peu après son arrestation.
“Je suis combatif, je suis innocent, c’est dur, il faut le savoir et je fais appel au gouvernement français pour me défendre, pour préserver mes droits en tant que citoyen pris dans un engrenage incroyable” a-t-il déclaré dans un entretien diffusé jeudi par TF1 et LCI.
GHOSN DÉNONCE DES MENSONGES
“Il y a beaucoup de mensonges dans ce qui a été dit et ces mensonges sont en train de se répéter les uns après les autres. (...) Il y a un acharnement qui n’est pas récent, qui a démarré le jour de mon arrestation, c’est-à-dire le 19 novembre 2018, il ne s’est jamais arrêté”, a-t-il ajouté.
“Il y a eu une démolition systématique et on sait très bien quelle en est l’origine. Il y a quelques personnes à l’intérieur de Nissan qui sont à l’origine de ça. Ils bénéficient de complicités aussi à l’extérieur de Nissan”, a-t-il affirmé.
NHK a rapporté que plus d’une dizaine de représentants du parquet de Tokyo se trouvaient au domicile de Ghosn jeudi matin afin que celui-ci se soumette à un interrogatoire. Un véhicule gris aux vitres obstruées par des rideaux, transportant vraisemblablement Ghosn, a ensuite quitté les lieux.
L’avocat de Ghosn, Junichiro Hironaka, a déclaré que cette arrestation, qualifiée d’”inappropriée”, était destinée à réduire son client au silence. Il a annoncé qu’il allait rendre publique une vidéo de la déclaration que l’ancien dirigeant prévoyait de faire le 11 avril.
Junichiro Hironaka a précisé que le parquet de Tokyo avait confisqué à cette occasion des documents dont Carlos Ghosn avait besoin pour préparer son procès.
“L’épouse de Ghosn se trouvait avec lui lorsqu’il a été arrêté, et ils lui ont confisqué son passeport et son téléphone portable. Sa femme n’est pas une suspecte, cela est impardonnable”, a ajouté l’avocat devant le club japonais des journalistes étrangers.
Un responsable du bureau des procureurs a justifié cette arrestation par le souci d’éviter des destructions de preuves.
GARANTIR L’AVENIR DE RENAULT
Interrogé sur BFM TV, le ministre de l’Economie français, Bruno Le Maire, s’est borné à déclarer que Carlos Ghosn bénéficiait de la présomption d’innocence et de la protection consulaire.
Il a ajouté que l’essentiel pour le gouvernement français était de garantir l’avenir de Renault, estimant que le constructeur était entre de bonnes mains depuis la nomination de Jean-Dominique Senard, ex-président de Michelin à sa tête, en tandem avec Thierry Bolloré, le directeur général.
Carlos Ghosn fait déjà l’objet de poursuites au pénal pour avoir omis de déclarer environ 82 millions de dollars (environ 73 millions d’euros) de salaire et pour avoir transféré temporairement à Nissan des pertes financières personnelles durant la crise financière mondiale. Il nie ces accusations.
Le journal Yomiuri rapportait mercredi que le parquet de Tokyo envisageait d’engager de nouvelles poursuites contre Ghosn pour abus de confiance aggravé, en lien avec des paiements suspects de plus de 30 millions de dollars (26,7 millions d’euros) à Suhail Bahwan Automobiles, distributeur commercial des marques de l’alliance Renault-Nissan à Oman.
Un porte-parole de la famille Ghosn avait expliqué fin mars que ces paiements sur neuf ans constituaient des primes de performance versées au distributeur local de Nissan en raison de ses très bons résultats de ventes, et qu’ils relevaient des patrons régionaux, pas du président.
Reuters a appris lundi auprès de deux sources proches du dossier que Renault avait alerté la justice française après avoir découvert l’existence de paiements suspects à SBA remontant à l’ère Carlos Ghosn.
Les éléments adressés par Renault au parquet suggèrent également que l’essentiel des fonds a été ensuite transféré à une société libanaise contrôlée par des associés de Carlos Ghosn. Selon les sources, la somme totale versée par le groupe français se chiffre à au moins dix millions.
Source : Reuters