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Paiement électronique : Bank Al-Maghrib mise sur un fonds de soutien pour booster l’adoption chez les commerçants
Bank Al-Maghrib (BAM) s’apprête à franchir une nouvelle étape dans sa stratégie de digitalisation des paiements. Lors du salon GITEX Africa Morocco, qui se tient du 14 au 16 avril à Marrakech, le Directeur Général de la Banque centrale, Abderrahim Bouazza, a annoncé la création imminente d’un fonds d’acquisition de soutien destiné à encourager les commerçants marocains à adopter les paiements électroniques.
Ce dispositif vise à répondre à un constat préoccupant : le recours aux moyens de paiement numériques reste encore marginal dans le commerce de détail. Pour inverser cette tendance, BAM prévoit une série de mesures incitatives à court terme, dont ce fonds devrait être un levier central.
Dans une perspective à moyen terme, la Banque centrale ambitionne d’aller plus loin. Elle envisage notamment la mise en place d’une plateforme de paiement unifiée, facilitant les paiements instantanés avec une expérience utilisateur simplifiée. Cette orientation stratégique s’inscrit dans un cadre plus global de soutien à l’innovation financière, tout en cherchant à réduire progressivement la dépendance au cash.
Abderrahim Bouazza a également évoqué la volonté de BAM d’ajuster les tarifs liés aux paiements électroniques, en particulier par une révision à la baisse des commissions d’interchange sur les cartes bancaires. L'objectif est de rendre ces modes de paiement plus accessibles et compétitifs pour les utilisateurs et les commerçants.
L’ensemble de ces initiatives s’inscrit dans une stratégie nationale de digitalisation des paiements, structurée autour de plusieurs axes majeurs. Parmi ceux-ci : l’adaptation du cadre réglementaire, le renforcement de la collaboration entre acteurs publics et privés, et l’amélioration de l’inclusion financière. Le rôle du Morocco Fintech Center, en tant qu’espace de dialogue entre les régulateurs et les startups de la fintech, est souligné comme un pilier important de cet écosystème en développement.
La Banque centrale insiste également sur l’importance de l’éducation financière, à travers notamment la Fondation marocaine pour l’éducation financière (FMEF), afin de sensibiliser les citoyens aux outils numériques et aux risques potentiels liés à leur utilisation.
Concernant l'avenir, BAM reste prudente mais ouverte aux innovations technologiques. Le projet de monnaie digitale nationale, l’e-dirham, est en cours d’étude, bien qu’il soit encore loin d’une mise en œuvre concrète. Son succès dépendra fortement de la confiance du public dans ce nouvel outil monétaire.
Enfin, s’agissant des crypto-actifs, le projet de loi encadrant leur usage est entre les mains du ministère de l’Économie et des Finances. Abderrahim Bouazza a précisé que, si leur utilisation directe comme monnaie reste encadrée, les technologies blockchain sous-jacentes offrent un potentiel réel pour l’évolution des services financiers numériques.
Dans cette dynamique, BAM a lancé un nouveau portail digital, permettant aux citoyens d'accéder à leurs informations bancaires de manière sécurisée, y compris les comptes inactifs, les incidents de paiement liés aux chèques, ou encore les données utiles dans le cadre d'une succession.
Avec ces multiples initiatives, Bank Al-Maghrib entend créer un environnement propice à la modernisation des paiements au Maroc, dans une logique d'efficacité, d'inclusion et de sécurité.
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