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Pluies et neiges : un souffle nouveau pour l'agriculture au Maroc

 Pluies et neiges : un souffle nouveau pour l'agriculture au Maroc
Hier 12:15
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Le Maroc a récemment été frappé par des précipitations pluvieuses et neigeuses significatives, qui ont touché une grande partie des provinces du nord sous l'effet de la dépression atlantique « Jana ». Ces conditions météorologiques, qui se prolongeront jusqu’à samedi prochain selon les prévisions de la Direction générale de la météorologie, suscitent l'espoir parmi les agriculteurs du pays, notamment après une saison marquée par des précipitations irrégulières et un manque d’eau.

La semaine en cours est marquée par une instabilité météorologique persistante, avec des pluies soutenues, des averses orageuses, des chutes de neige sur les reliefs et des vents violents. Ces conditions, bien que variées selon les régions, devraient se maintenir et apporter un réconfort aux différentes régions touchées par la sécheresse.

Un Soulagement pour les Ressources en Eau

Les données récentes de la Direction générale du génie hydraulique montrent un léger mieux pour les réserves d’eau du Royaume. Le taux de remplissage des barrages a atteint 29,08 % lundi, une augmentation de 0,42 % par rapport à la veille, après une hausse de 0,27 % entre samedi et dimanche. Ces progrès sont particulièrement importants en cette période critique, où les barrages contiennent actuellement près de 4,896 milliards de mètres cubes d’eau, contre 4,132 milliards en mars 2024, un net progrès par rapport à l'année précédente.

Des Pluies Bienvenues, mais Inégalement Réparties

Si les précipitations de ce mois de mars représentent une aubaine pour les ressources hydriques, leur impact sur l’agriculture céréalière reste incertain. L’efficacité des pluies dépend de nombreux facteurs, notamment les types de sols, les régions concernées et les quantités d’eau tombées.

« Entre le 3 et le 10 mars, les apports en eau des barrages ont augmenté en moyenne de 1 %, soit environ 170 millions de mètres cubes d’eau », explique Mohamed Baza, expert international en gestion des ressources en eau. Selon lui, ces pluies auront des effets positifs sur les usages hydriques, bien qu'elles arrivent tardivement dans la saison. Elles sont cruciales pour les cultures de printemps, l’élevage et la recharge des nappes phréatiques.

Cependant, les pluies sont inégalement réparties sur le territoire. Par exemple, le nord a reçu jusqu'à 80 mm de pluie, tandis que des régions comme le Souss et le sud ont eu des cumuls entre 25 et 30 mm. Cette distribution irrégulière impacte directement les terres agricoles, et les cultures céréalières, qui ont souffert d’un déficit hydrique l’automne dernier, devront faire face à des défis régionaux. Tandis que certaines zones comme le Saïss ou le centre-est pourraient bénéficier de ces précipitations, des zones comme Settat ou les plaines atlantiques risquent de rester moins favorisées.

Le Barrage Al Wahda en Période de Tension

Le barrage Al Wahda, le plus grand du pays, continue de voir son taux de remplissage diminuer, atteignant seulement 38 % contre 40 % en janvier. Ce phénomène soulève des inquiétudes sur la gestion des ressources en eau, en particulier dans le bassin de Sebou. Les experts appellent à une réduction de la pression sur ces ressources essentielles pour éviter une crise hydrique plus grave.

Une Saison Agricole Prometteuse

Malgré les difficultés rencontrées lors des saisons précédentes, en raison de la pénurie d'eau pour l'irrigation, ces pluies et neiges offrent un véritable soulagement. Hamid Bouhnoun, vice-président de la Chambre d’agriculture de la région Fès-Meknès, se félicite de ces nouvelles météorologiques et prévoit une amélioration de la production agricole. Les précipitations et la neige devraient soutenir les cultures céréalières, mais également favoriser la recharge des nappes phréatiques, essentielles pour les puits d’irrigation.

« Ces pluies représentent un espoir pour une reprise de l’agriculture et pour le renforcement des ressources hydriques, un facteur clé pour relancer les activités agricoles et accroître leur valeur ajoutée », souligne Bouhnoun. Il note également des effets positifs sur la croissance des légumineuses et des cultures printanières, notamment certaines variétés de légumes.

Si d’autres précipitations se produisent en avril, elles pourraient compléter cette dynamique et faire de cette saison une des meilleures des dernières années.

Les agriculteurs, qui ont souvent dû faire face à la rareté de l'eau, nourrissent désormais l’espoir que ces conditions météorologiques rétablissent l'équilibre des ressources en eau et favorisent une récolte plus abondante.

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