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Ryanair à Dakhla : Des liaisons sous-performantes malgré les ambitions touristiques
La compagnie aérienne Ryanair a récemment inauguré une ligne aérienne entre Madrid et Dakhla, au Maroc, dans le cadre de son expansion vers l'Afrique du Nord. Cependant, malgré la mise en place de deux fréquences hebdomadaires à destination de cette ville marocaine, les performances commerciales de la liaison se révèlent décevantes, affichant des taux de remplissage dramatiquement bas.
Depuis janvier, Ryanair a ouvert de nouvelles lignes vers Dakhla et la ville voisine de Lanzarote, mais les résultats sont bien en deçà des attentes. En mars 2024, le taux de remplissage de la ligne Madrid-Dakhla ne dépassait pas 44,74 %, bien loin des 85 % habituels observés par la compagnie sur ses autres liaisons. Pire encore, la liaison Lanzarote-Dakhla a enregistré un taux d’occupation de seulement 9,05 %, un chiffre similaire à ceux observés pendant les périodes les plus difficiles de la crise du Covid-19.
En dépit d'une capacité de plus de 3 000 sièges mensuels par vol, la rentabilité de ces liaisons reste incertaine. Ces chiffres préoccupants surviennent alors que Ryanair met en place des Boeing 737 Max 8, les appareils les plus capacitaires de sa flotte, pour assurer la desserte. Il convient de noter que, malgré des taux de remplissage moyens de 90 % sur certaines liaisons espagnoles comme celles entre Saint-Jacques-de-Compostelle et l’Italie, la compagnie a dû suspendre plusieurs de ses lignes en Espagne à cause de la rentabilité insuffisante.
Le lancement de la ligne Madrid-Dakhla intervient dans un contexte de développement touristique ambitieux pour cette région marocaine. En effet, le gouvernement marocain cherche à repositionner Dakhla comme une destination de tourisme haut de gamme, en particulier pour les sports nautiques, selon les déclarations de la ministre du Tourisme, Fatim-Zahra Ammor. Cet objectif s’inscrit dans un plan de réorientation économique plus large, avec la volonté de faire de Dakhla "un paradis mondial des sports nautiques".
Cependant, la réalité des chiffres semble contredire cet optimisme. En dépit de l’accord signé entre Ryanair et le gouvernement marocain pour maintenir la ligne pendant deux ans, les performances commerciales ne sont pas à la hauteur des attentes. Cela soulève des interrogations sur la viabilité de ces liaisons, surtout en période creuse.
En parallèle, la compagnie Binter, jusqu'alors seule opératrice sur la route entre les Canaries et Dakhla, subit une concurrence accrue. Cette compagnie, qui avait jusqu’alors une offre avantageuse grâce à son modèle de hub régional, voit son taux de remplissage chuter de manière inquiétante. En mars 2024, la perte de près de 50 % de ses passagers a entrainé un taux de remplissage de seulement 29,24 %, contre une fourchette de 50-70 % en 2023.
Malgré ces difficultés, Ryanair mise sur des investissements à long terme. La compagnie a annoncé un investissement de 185 millions d’euros pour l’ouverture d’une base opérationnelle à Tanger, en prévision de la Coupe du Monde 2030. Aucun chiffre officiel n’a cependant été fourni quant aux contributions marocaines pour soutenir cette initiative, mais cet investissement est perçu comme une tentative d’ancrage plus profond de Ryanair sur le marché marocain et au-delà.
L’enjeu est de taille : alors que Ryanair cherche à étendre son influence sur le marché africain, l'avenir de ces liaisons aériennes entre l’Espagne et Dakhla reste suspendu aux évolutions des politiques touristiques marocaines et à la capacité des deux compagnies aériennes de redresser la barre.
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