- 18:00Disparition mystérieuse de camions et chauffeurs marocains en Afrique de l'Ouest
- 17:34AME : Retailleau annonce un changement de cap
- 17:05L'IA au service des pèlerins : l'Arabie Saoudite trace la voie
- 16:21Des milliers de Palestiniens rentrent chez eux après la trêve entre Israël et le Hamas
- 15:11Nigeria : tragedy strikes with 70 dead in tanker explosion as fuel hoarding escalates
- 14:30Drame à Astún : trente blessés dans un accident de télésiège
- 14:23Transports à Sidi Yahia : Quand les taxis disent non à la ceinture de sécurité
- 13:07Gorilles et croissance: le Rwanda transforme la conservation en richesse
- 12:20Tunisie : des réformes cruciales pour surmonter les obstacles économiques en 2025
Suivez-nous sur Facebook
Syngenta : l’exportation de pesticides interdits soulève des inquiétudes au Maroc
La société agrochimique Syngenta, filiale du groupe suisse ChemChina, se retrouve au cœur d’une polémique après l’exportation de milliers de tonnes de pesticides interdits vers plusieurs pays, dont le Maroc. Selon une enquête menée par Greenpeace et l’organisation Public Eye, la filiale britannique de Syngenta a expédié en 2023 environ 8 500 tonnes de produits chimiques jugés trop dangereux pour être utilisés au Royaume-Uni et en Europe. Parmi ces substances figure le thiaméthoxame, un insecticide néonicotinoïde, ainsi que le diquat, un herbicide potentiellement mortel pour la santé humaine.
Des pesticides interdits mais exportés : la réalité derrière l’exportation de produits toxiques
Le thiaméthoxame, interdit en 2018 en raison de son impact dévastateur sur les pollinisateurs, a été exporté à hauteur de 374 tonnes en 2023. Cette quantité est suffisante pour recouvrir une surface plus grande que celle de l’Angleterre, selon l’enquête. L’utilisation de ce pesticide est particulièrement préoccupante, car il nuit gravement aux abeilles et à d’autres pollinisateurs essentiels à la productivité agricole. La perte de ces insectes pourrait avoir des conséquences dramatiques sur la biodiversité et la production agricole, notamment au Maroc, où l’agriculture représente une part cruciale du PIB.
Quant au diquat, un herbicide interdit au Royaume-Uni en raison de ses dangers pour la santé humaine, il a continué d’être exporté vers des pays en développement. En 2023, plus de 5 000 tonnes ont été envoyées, malgré les risques qu’il comporte pour les travailleurs agricoles et l’environnement. Des études ont montré que l’exposition au diquat peut entraîner des lésions oculaires permanentes, des troubles neurologiques, voire des maladies chroniques.
Le Maroc face aux risques de ces pesticides interdits
Le Maroc, un acteur majeur dans le secteur agricole, pourrait bien être l’un des pays les plus affectés par l’importation de ces pesticides interdits. L’agriculture, employant des millions de travailleurs, constitue un secteur clé de l’économie marocaine. L’utilisation de produits chimiques comme le thiaméthoxame et le diquat soulève de vives inquiétudes en matière de santé publique et d’environnement.
La pollinisation, qui repose en grande partie sur les abeilles, est essentielle pour les cultures maraîchères et fruitières. Le déclin des pollinisateurs pourrait entraîner une réduction de la productivité et affecter l’équilibre des écosystèmes locaux. En outre, l’exposition des travailleurs agricoles aux substances toxiques représente un problème majeur de santé publique, particulièrement dans les régions rurales où les protections sont souvent insuffisantes.
Un appel à un contrôle plus strict des pesticides au Maroc
L’exportation de pesticides interdits par des multinationales comme Syngenta soulève des questions éthiques et commerciales sur les pratiques à l’international. Si ces produits sont jugés trop dangereux pour être utilisés dans certains pays, leur exportation vers des pays en développement semble incohérente, d’autant plus que les contrôles et les protections des travailleurs y sont souvent moins rigoureux.
Pour le Maroc, un renforcement des régulations sur l’importation et l’utilisation de ces produits devient une nécessité. Plusieurs pays européens, comme la France et la Belgique, ont déjà interdit non seulement l’utilisation, mais aussi l’exportation de ces substances toxiques. Le Maroc pourrait s’inspirer de ces initiatives et mettre en place des mesures plus strictes pour limiter l’entrée de produits chimiques dangereux sur son territoire.
Vers une agriculture plus durable
Face à ces défis, les autorités marocaines ont tout intérêt à renforcer les normes locales et mieux encadrer les importations de pesticides. De plus, des campagnes de sensibilisation à destination des agriculteurs pourraient être mises en place afin de les informer sur les risques des produits chimiques interdits et sur les alternatives respectueuses de l’environnement. L’agriculture biologique et l’usage de pesticides moins nocifs pourraient ainsi offrir des solutions viables pour une production plus durable et compétitive, tant au niveau national qu’international.
Une responsabilité partagée
L’exportation de pesticides interdits soulève des interrogations sur la responsabilité des entreprises comme Syngenta dans la préservation de la santé publique et de l’environnement, particulièrement dans des pays vulnérables comme le Maroc. Cette situation souligne l’urgence de renforcer les régulations sur le marché international des produits agrochimiques et de promouvoir des pratiques agricoles plus sûres et plus respectueuses de l’environnement. Pour le Maroc, l’enjeu est double : protéger la santé de ses citoyens et préserver son secteur agricole, tout en renforçant son rôle sur le marché international des produits agricoles durables.
Commentaires (0)