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TikTok, AliExpress et WeChat : accusés de violations du RGPD en Europe

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TikTok, AliExpress et WeChat : accusés de violations du RGPD en Europe
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Les applications TikTok, AliExpress et WeChat sont une nouvelle fois dans la tourmente en Europe. L'ONG autrichienne Noyb (None of Your Business), spécialisée dans la défense des droits numériques, a déposé jeudi trois nouvelles plaintes contre ces plateformes auprès des autorités de protection des données en Belgique, en Grèce et aux Pays-Bas. En cause : leur refus présumé de fournir un accès complet aux données personnelles de leurs utilisateurs, en violation du Règlement général sur la protection des données (RGPD).

« Les entreprises de technologie adorent collecter autant de données que possible à votre sujet, mais refusent catégoriquement de vous en donner l’accès complet, comme l’exige pourtant la législation européenne », a dénoncé Me Kleanthi Sardeli, avocate de Noyb.

Selon l’ONG, malgré plusieurs demandes d’accès introduites par des utilisateurs inquiets du transfert de leurs données vers la Chine, les trois applications n'ont pas respecté leurs obligations légales. Contrairement à d'autres acteurs chinois comme Shein, Temu ou Xiaomi, qui ont depuis coopéré avec les autorités, TikTok, AliExpress et WeChat auraient fourni des réponses incomplètes ou ignoré les requêtes.

Noyb réclame donc des sanctions financières pouvant aller jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires mondial des entreprises incriminées, comme le permet le RGPD, afin de dissuader toute récidive.

TikTok dans le viseur européen

Propriété du géant chinois ByteDance, TikTok reste l’un des principaux points d’inquiétude des régulateurs européens. Forte de ses 1,5 milliard d’utilisateurs à travers le monde, l’application est régulièrement soupçonnée de collusions avec le pouvoir chinois. Des préoccupations persistantes alimentent les accusations d’espionnage ou de propagande par le biais de l’exploitation des données personnelles.

Déjà sanctionnée en mai par la Commission irlandaise de protection des données (DPC) – qui agit au nom de l’UE – d’une amende de 530 millions d’euros, TikTok fait désormais l’objet d’une nouvelle enquête, ouverte le 10 juillet, concernant le stockage de données sur des serveurs situés en Chine.

Or, le RGPD est formel : les données des citoyens européens ne peuvent être transférées vers des pays tiers qu'à condition que ceux-ci soient considérés comme offrant un niveau de protection équivalent à celui de l’Union. La Chine ne figurant pas sur cette liste, tout transfert non justifié pourrait constituer une infraction grave.

Des enjeux de souveraineté numérique

Ces nouvelles plaintes s'inscrivent dans un contexte de tension croissante entre les institutions européennes et les géants du numérique, notamment ceux dont le siège est situé en dehors de l’UE. Pour Noyb, qui multiplie les actions judiciaires contre les GAFAM et les entreprises chinoises, la défense de la vie privée des citoyens européens ne saurait souffrir de traitement différencié.

« Il est essentiel que toutes les entreprises, peu importe leur origine, respectent les règles du jeu européen », conclut l’association, qui milite pour une application stricte et cohérente du RGPD sur l’ensemble du territoire de l’Union.

En attendant, les utilisateurs européens de TikTok, AliExpress et WeChat devront encore patienter avant de voir pleinement reconnus leurs droits d’accès à leurs données. Quant aux entreprises visées, elles risquent de devoir rendre des comptes devant les régulateurs – et potentiellement devant les tribunaux.

 



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