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Transports en commun : la hausse des tarifs fait débat à Rabat-Salé-Témara
Depuis le 1er juillet 2025, les usagers des transports en commun de Rabat, Salé et Témara subissent une nouvelle augmentation des tarifs. Le prix des tickets de bus et de tramway a été relevé entre 0,50 et 1,50 dirham. Cette décision, appliquée en pleine période de tension économique, provoque une vague de contestation parmi les citoyens.
Les premiers à faire entendre leur mécontentement sont les étudiants, les salariés à faible revenu et les fonctionnaires, qui dépendent quotidiennement de ces moyens de transport. Ils dénoncent une hausse jugée injustifiée au regard de la qualité actuelle du service, marquée par des retards fréquents, une surcharge chronique et un confort insuffisant.
Une interpellation parlementaire pour dénoncer une décision jugée injuste
Face à la grogne populaire, la députée Fatima Tamni, représentant la Fédération de la Gauche Démocratique (FGD), a interpellé le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit via une question écrite. Dans son intervention, elle dénonce une décision « incompréhensible » et « socialement inacceptable », dans un contexte où le pouvoir d’achat des Marocains est mis à rude épreuve par la hausse généralisée des prix.
Tamni réclame des explications sur les fondements légaux et sociaux de cette révision tarifaire. Elle appelle à une réévaluation immédiate de la décision et insiste sur l’urgence d’améliorer les prestations offertes aux usagers, dans le respect de leur dignité.
Un ajustement prévu dans le contrat de gestion
De son côté, Abdellatif Soudou, membre du conseil communal de Salé et représentant au sein de l’institution de coopération intercommunale, apporte un éclairage technique. Il rappelle que cette augmentation était prévue dans le contrat de gestion déléguée signé avec l’opérateur Alsa, mais avait été suspendue depuis plusieurs années. Le retard dans son application aurait engendré un déséquilibre économique défavorable à l’exploitant.
Dans une publication sur les réseaux sociaux, l’élu du PJD précise qu’une étude sur la mobilité urbaine a été commandée par les autorités, et que plusieurs mesures d’amélioration en découlent : acquisition de bus neufs, extension du réseau et création de lignes de Bus à Haut Niveau de Service (BHNS).
Une réforme structurelle du système de transport
Au-delà de cette hausse ponctuelle, les responsables locaux annoncent un tournant dans la gouvernance des transports urbains. Désormais, ce sont les collectivités territoriales, et non plus les opérateurs privés, qui acquerront les véhicules, sur le modèle du tramway. Cette réforme vise à réduire les coûts d’exploitation et à renforcer l’investissement public dans le secteur.
Un autre chantier majeur est en cours : l’unification des différents modes de transport sous l’égide de la Société de Transport de Rabat Région (RRM). Cette dernière aura pour mission de coordonner les bus, les BHNS et le tramway dans une logique intégrée, avec comme objectif principal la mise en place d’un ticket unique utilisable sur l’ensemble du réseau.
Un pari sur le long terme
Si les critiques sont vives, les autorités locales misent sur des résultats à moyen terme. Le projet de Réseau Express Régional (RER), qui permettra d’exploiter les lignes ferroviaires existantes pour relier plus rapidement les zones périurbaines, s’ajoute à cette stratégie de modernisation.
Pour Abdellatif Soudou, « les hausses actuelles, bien que difficiles, sont le prix à payer pour un système de transport plus efficace et plus équitable à l’avenir». Reste à savoir si les citoyens, déjà confrontés à une pression économique croissante, pourront patienter jusqu’à ce que les effets positifs se fassent ressentir.