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Xlinks : Londres se retire, le Maroc explore d'autres horizons énergétiques
Le mégaprojet énergétique reliant le Maroc au Royaume-Uni via un câble électrique sous-marin de 4.000 kilomètres vient de subir un sérieux revers. Le gouvernement britannique a officiellement annoncé son retrait du financement de l’initiative, évaluée à quelque 33 milliards de dollars. Une décision qui rebat les cartes d’un projet ambitieux, mais que le Maroc refuse de considérer comme enterré.
Une décision stratégique et politique
Selon la presse britannique relayée par L’Économiste, ce retrait découle d’une évaluation jugée « approfondie » du Département de la sécurité énergétique et de la neutralité carbone (DESNZ). En ligne de mire : un niveau de risque trop élevé, des incertitudes contractuelles et une réorientation des priorités énergétiques du Royaume-Uni vers des projets domestiques jugés plus rentables et plus sûrs.
Londres préfère désormais miser sur ses propres capacités de production en énergie verte, mettant en avant les retombées locales en matière d’emploi, de sécurité d’approvisionnement et de maîtrise des coûts. En toile de fond, une instabilité politique persistante — quatre gouvernements en trois ans — a compliqué les prises de décision à long terme. Pourtant, en 2023, le projet Xlinks avait été classé « d’importance nationale ».
Un point de rupture : le contrat à prix fixe
L’un des nœuds du désaccord réside dans l’exigence de Xlinks d’un contrat d’achat à prix fixe, indépendamment de la consommation réelle d’électricité. Cette clause, qui garantissait une certaine rentabilité au promoteur, a été jugée trop contraignante et risquée pour les finances publiques britanniques.
Le contexte géopolitique et les enjeux de sécurité ont aussi pesé dans la balance. Les menaces croissantes d’ingérences étrangères sur les infrastructures énergétiques, notamment les câbles et pipelines stratégiques, ont renforcé les inquiétudes. La protection et la maintenance d’un câble sous-marin de 4.000 km ne sont pas sans défis techniques et logistiques.
Le Maroc maintient le cap, malgré tout
Côté marocain, la réaction est teintée de déception mais aussi de résilience. Le président de Xlinks, Sir David Lewis, s’est dit « extrêmement déçu » par ce revirement inattendu, tout en affirmant que d’autres pistes de financement étaient déjà à l’étude. À Rabat, des voix officielles assurent que le projet est loin d’être abandonné. Des discussions seraient en cours avec des investisseurs privés britanniques, sans détails précis pour l’heure.
Ce projet, qui devait puiser dans les ressources solaires et éoliennes de la région de Tan-Tan pour fournir 8% des besoins en électricité du Royaume-Uni, reste un symbole fort de coopération énergétique Sud-Nord. S’il voit le jour, il incarnerait un jalon historique dans la transition énergétique internationale.
Le désengagement britannique constitue un coup dur pour Xlinks, mais il n’est pas synonyme d’abandon. Dans un contexte énergétique mondial tendu et en pleine mutation, le Maroc continue de croire au potentiel stratégique de ses ressources renouvelables. Le projet Xlinks pourrait renaître autrement, sous d’autres alliances ou modèles financiers. Une chose est sûre : la partie n’est pas encore terminée.
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