- 20:30Sound Energy investit 250 millions de dollars dans le solaire au Maroc
- 20:00LafargeHolcim Maroc : le pari d’une industrie cimentière plus verte
- 19:33Mercato : Nayef Aguerd, priorité défensive de l’OM malgré la rude concurrence
- 19:00Le NOTIL lance son premier Design Day pour structurer l’avenir de l’écoconstruction au Maroc
- 18:55Jakarta scelle un accord de 1,25 milliard de dollars pour importer du blé américain
- 18:26Ivan Rakitic met un terme à sa carrière à 37 ans
- 18:01Gaza : un nouvel espoir fragile de trêve entre Israël et le Hamas
- 17:30Zeus Resources s’implante au Maroc : acquisition stratégique du projet antimonifère de Casablanca
- 17:00Kharkiv frappée : quatre morts dans une nouvelle nuit d’attaques russes
Suivez-nous sur Facebook
LafargeHolcim Maroc : le pari d’une industrie cimentière plus verte
À Fès, dans l’une des cimenteries les plus emblématiques de LafargeHolcim Maroc, une transformation profonde est en cours. Loin de se limiter à la production de ciment, le site se veut aujourd’hui un véritable laboratoire de la transition énergétique et de l’économie circulaire. Objectif assumé : faire de l’industrie de la construction un acteur-clé de la lutte contre le changement climatique.
Depuis le lancement de sa feuille de route développement durable en 2022, LafargeHolcim Maroc a engagé une stratégie ambitieuse de décarbonation. « Quatre piliers structurent notre démarche : verdir nos opérations, construire mieux avec moins, promouvoir la durabilité et accélérer la circularité », explique Zouhair Elhajji, directeur du développement durable du groupe. Ces engagements se traduisent par une réorganisation en profondeur des processus industriels.
Moins d’émissions, plus d’innovations
Entre 2023 et 2024, l’entreprise a réduit de 7,5 % ses émissions de CO₂ par tonne de ciment vendue. Une performance rendue possible grâce à l’optimisation du facteur clinker – un composant particulièrement énergivore – et au développement de solutions bas carbone comme les gammes EcoPlanet et EcoPact, capables de réduire jusqu’à 30 % les émissions par rapport à un ciment classique.
Cette réduction repose sur un mix énergétique plus vert. Le taux de substitution des combustibles fossiles a atteint 25 % grâce à la filiale Geocycle, qui valorise des déchets industriels et ménagers pour alimenter les fours. « Par rapport à 2023, nous avons gagné cinq points en substitution thermique », précise Elhajji.
Parallèlement, l’électricité consommée par les sites provient désormais à 90 % de sources renouvelables, notamment via un parc éolien situé à Tétouan et des PPA (contrats d’achat d’énergie verte) conclus avec des producteurs privés. Les centrales à béton s’équipent, elles, de panneaux photovoltaïques.
Sobriété hydrique et circularité : des leviers concrets
Autre front de la transformation : la gestion de l’eau. Dans un Maroc confronté au stress hydrique, LafargeHolcim Maroc a réussi à réduire de 20 % sa consommation d’eau douce, atteignant un seuil de 58 litres par tonne de ciment produite. Ce résultat s’appuie sur la réutilisation des eaux grises et la mise en place de circuits fermés.
L’approche circulaire est également palpable dans la gestion des déchets de chantier et des matériaux de démolition (CDM). « Nous intervenons aujourd’hui sur tout le cycle de vie d’un projet de construction », insiste Elhajji. À travers la valorisation en granulats ou en matières premières secondaires, le groupe ferme la boucle et intègre pleinement l’économie circulaire à ses pratiques.
2024 : une année décisive
L’année 2024 marque un tournant dans l’histoire du groupe. Malgré une baisse des exportations de clinker, LafargeHolcim Maroc a enregistré des résultats financiers solides : un chiffre d’affaires de 8,155 milliards de dirhams (-0,7 %), un résultat d’exploitation en hausse de 10,6 %, à 3,294 milliards de dirhams, et un bénéfice net de 1,826 milliard de dirhams, soit +18 %. Le dividende proposé, de 70 dirhams par action, confirme la solidité de la stratégie à long terme.
À l’échelle internationale, le groupe Holcim a recyclé près de 14,7 millions de tonnes de déchets en 2024, consolidant son rôle de pionnier de l’économie circulaire dans le secteur.
Une dynamique nationale et des défis à relever
Dans un Maroc en pleine transformation, notamment en prévision des projets d’infrastructures liés à la Coupe du Monde 2030, LafargeHolcim Maroc veut prouver que performance industrielle et respect de l’environnement peuvent aller de pair.
Pour autant, des défis subsistent. L’accès irrégulier aux déchets valorisables, l’absence d’infrastructures de traitement, ou encore l’intermittence des énergies renouvelables, freinent le déploiement à grande échelle. « Il faut soutenir le développement de filières locales solides pour accompagner cette mutation », estime un ingénieur du site de Fès.
Vers un ciment moteur de transformation
Au-delà des chiffres, c’est une nouvelle philosophie industrielle qui s’ancre dans le quotidien de l’entreprise. Sur les lignes de production, dans les laboratoires, ou en partenariat avec les collectivités locales, tout est mis en œuvre pour que le ciment ne soit plus synonyme de pollution, mais devienne un moteur de résilience et de transformation durable.
Loin d’un simple verdissement d’image, la démarche de LafargeHolcim Maroc s’impose comme une illustration concrète de la transition industrielle du Royaume. Une transition encore en cours, mais dont les fondations sont, elles, déjà bien posées.
Commentaires (0)