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Le Maroc renforce ses réserves de Blé : une saison décisive pour les fournisseurs

Le Maroc renforce ses réserves de Blé : une saison décisive pour les fournisseurs
Jeudi 15 Août 2024 - 07:47
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L’été est une période cruciale pour les fournisseurs marocains, qui s’efforcent de garantir un approvisionnement continu en blé, en particulier en blé tendre. Cette saison coïncide avec les efforts du Maroc pour renforcer ses réserves nationales de céréales, une tâche devenue encore plus urgente en raison de la baisse de 43 % de la production céréalière nationale. La situation est aggravée par la fin des récoltes dans plusieurs pays étrangers, principaux fournisseurs de blé pour le Maroc.

Selon le rapport annuel de l’Office des Changes sur le commerce extérieur du Maroc, les achats de blé à l’international ont chuté de 6,5 milliards de dirhams en 2023 par rapport à 2022. Les importations marocaines de blé ont frôlé les 20 milliards de dirhams, avec une diminution de 5 millions de tonnes.

La France a conservé son statut de principal fournisseur de blé du Maroc, représentant 35,8 % du total des importations, soit 6,921 milliards de dirhams. Le Canada suit avec 22,2 % des parts de marché, tandis que l’Allemagne, la Roumanie et la Pologne se sont imposées comme de nouvelles sources d’approvisionnement pour le royaume. En 2023, le prix de la tonne de blé sur le marché mondial a chuté à 3 226 dirhams, contre 4 311 dirhams en 2022.

En février dernier, l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL) a mis en place un ensemble de mesures pour assurer la disponibilité de 10 millions de quintaux de blé entre le 1er février et la fin avril. Un soutien au stockage du blé tendre, fixé à 2,5 dirhams par quintal, avait été instauré, bien qu’aucune seconde version de ce plan exceptionnel n’ait vu le jour. Actuellement, les fournisseurs bénéficient d’un soutien variable mensuel, permettant de maintenir le prix du quintal de blé à un niveau raisonnable.

Les professionnels du secteur soulignent que « les prix du blé sont actuellement stables sur le marché international, ce qui offre une occasion en or pour renforcer les réserves nationales de cette denrée essentielle ». Cependant, ils insistent sur la nécessité de « mettre en place un plan ou une stratégie pour exploiter cette opportunité avant une éventuelle nouvelle hausse des prix ».

Abdelkader Alaoui, président de la Fédération nationale de la minoterie (FNM), a révélé qu’environ 9 millions de quintaux de blé ont été acheminés vers les ports marocains en juillet dernier. « L’approvisionnement en ces matières premières se poursuit de manière continue, notamment via le port de Casablanca », a-t-il ajouté.

Alaoui a précisé que « le rythme des importations devrait s’intensifier dans les mois à venir. La baisse de la production française n’a pas eu d’impact significatif sur le marché international, grâce à une production robuste en Russie et aux États-Unis. Le Maroc devrait tirer parti de la différence de prix actuelle par rapport aux niveaux antérieurs ».

Alaoui a également noté que « le prix du blé tendre tourne actuellement autour de 240 euros par tonne, ce produit étant destiné aux minoteries, puis aux boulangeries. Le Maroc s’approvisionne principalement en Pologne, en Roumanie et en Russie ». Il a précisé que « le stockage n’est plus subventionné, mais l’État continue de soutenir la différence entre le coût et le prix de livraison, variant entre 8 et 10 dirhams selon les fluctuations du marché international ».

En outre, Alaoui a souligné que « ce soutien par quintal est ajusté mensuellement et pourrait être suspendu définitivement si les prix internationaux continuent de baisser dans un avenir proche ». Il a conclu en affirmant que « les réserves de blé du Maroc sont actuellement rassurantes et excellentes, et devraient être renforcées par l’arrivée imminente de nouvelles cargaisons dans les ports nationaux. Certains fournisseurs ont déjà passé des commandes pour garantir un approvisionnement suffisant jusqu’à la fin de l’année, anticipant une possible hausse des prix mondiaux au début de l’année prochaine ».

Cette période estivale est donc cruciale pour le Maroc, qui doit non seulement assurer un approvisionnement continu en blé, mais aussi tirer parti des conditions favorables du marché international pour renforcer ses réserves nationales.


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