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Le Maroc face au défi de la dépendance aux huiles végétales importées
Les importations marocaines d’huiles végétales, notamment d’huile de tournesol, ne cessent d’augmenter, traduisant une évolution des habitudes de consommation sous l’effet de l’inflation et des préférences des consommateurs. Un rapport récent met en lumière cette dynamique commerciale et la prédominance de quelques acteurs majeurs sur le marché.
Une dépendance croissante aux importations
Selon un document publié par le Centre fédéral de développement des exportations agricoles alimentaires en Russie, les importations marocaines d’huiles végétales, en particulier l’huile de tournesol, ont atteint un montant de 120 millions de dollars en 2023. Le rapport indique que 85 à 90 % de la demande nationale en huile de table est satisfaite par les importations, confirmant la place centrale du Maroc dans le commerce de cette ressource essentielle.
Malgré une production locale insuffisante pour répondre à la demande, environ 660 000 tonnes d’huiles végétales ont été importées cette année. Actuellement, la production nationale de tournesol reste modeste, avec seulement 30 000 tonnes récoltées annuellement sur une superficie de 22 000 hectares. Le Maroc ambitionne d’augmenter cette surface à 50 000 hectares d’ici 2030 pour atténuer sa dépendance aux importations.
Une consommation en forte hausse
La consommation d’huile de tournesol a connu une augmentation significative en 2023, atteignant 104 900 tonnes, soit une progression de 2,5 fois par rapport à l’année précédente. Cette tendance traduit un changement dans les habitudes alimentaires des Marocains, qui adaptent leurs achats aux fluctuations des prix. Face à la hausse des coûts, de nombreux consommateurs optent pour des formats plus petits, privilégiant les bouteilles de 0,5 litre (passant de 12,2 % des ventes en 2019 à 14,8 % en 2023) et celles de 0,25 litre.
Parallèlement, la part de marché des bouteilles de deux et trois litres a légèrement diminué, illustrant l’importance croissante des emballages réduits dans le quotidien des consommateurs marocains.
Un marché dominé par quelques acteurs
Malgré une forte dépendance aux importations, le Maroc exporte également de l’huile de tournesol, avec des ventes atteignant 12 500 tonnes en 2023 pour une valeur de 17,7 millions de dollars. Cette activité commerciale s’oriente principalement vers des marchés voisins comme le Liban, la Libye et le Sénégal.
Toutefois, le marché marocain des huiles végétales demeure concentré entre trois principaux acteurs : Les Huileries du Souss Belhassan, Omnium Nord Africain et le Groupe Avril, qui représentent ensemble plus de 80 % des ventes. Cette situation pose la question de la diversification de l’offre et de la capacité du pays à développer une production nationale plus autonome.
Perspectives d’avenir
Face à cette dépendance structurelle, le Maroc mise sur l’extension de ses surfaces agricoles et la promotion d’une production locale plus compétitive. L’objectif étant de réduire progressivement les importations tout en renforçant la sécurité alimentaire du pays. La dynamique actuelle du marché montre que l’enjeu est de taille, entre une demande toujours croissante et des défis de production à relever.
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