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Sansal condamné à cinq ans de prison

Mardi 01 - 14:00

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La cour d’appel d’Alger a confirmé, mardi 24 juin, la condamnation à cinq ans de prison ferme de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, poursuivi notamment pour "atteinte à l’unité nationale". Ce verdict, prononcé malgré l’état de santé fragile de l’auteur âgé de 80 ans et atteint d’un cancer, suscite de vives inquiétudes au sein de la communauté littéraire et des défenseurs des droits humains.

Arrêté le 16 novembre 2024 à Alger, Boualem Sansal avait été initialement condamné en mars pour des déclarations jugées sensibles lors d’un entretien accordé au média français d’extrême droite Frontières. Il y évoquait notamment l’histoire frontalière de l’Algérie, affirmant que le pays aurait hérité, sous la colonisation française, de territoires auparavant marocains. Ces propos, dans un contexte déjà tendu, ont été perçus par les autorités algériennes comme une remise en cause de l’intégrité territoriale nationale.

Lors de l’audience en appel, la présidente du tribunal a lu l’énoncé du verdict en arabe, avant de s’adresser à Sansal en français : « Vous avez huit jours pour introduire un pourvoi en cassation. » Une éventualité encore à l’étude, selon son nouvel avocat français, Me Pierre Cornut-Gentille, fraîchement arrivé à Alger, qui a déclaré vouloir consulter son client avant toute décision.

L’affaire Sansal dépasse le simple cadre judiciaire. Elle intervient dans un contexte d'escalade diplomatique entre la France et l’Algérie, déclenchée par la déclaration du président Emmanuel Macron fin juillet 2024, reconnaissant un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara. Une position qui avait été perçue par Alger comme une trahison, aggravant les tensions bilatérales déjà sensibles.

Depuis, les signes de la crise se sont multipliés : expulsions réciproques de diplomates, restrictions de visas officiels, gel des coopérations bilatérales, autant de mesures qui témoignent d’un climat glacial entre les deux capitales. La condamnation de Sansal pourrait ainsi devenir un nouveau point de crispation entre Paris et Alger.

Écrivain engagé, connu pour ses critiques virulentes du pouvoir algérien et ses prises de position sur les questions d'identité, Boualem Sansal paie-t-il aujourd’hui le prix de sa liberté de ton dans un environnement politique de plus en plus fermé ? Si l’auteur "va bien", selon son avocat, la situation judiciaire et diplomatique autour de lui reste, quant à elle, plus que jamais incertaine.

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