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AMO-Tadamon : cinq dysfonctionnements majeurs identifiés par un audit indépendant
L’Assurance Maladie Obligatoire (AMO-Tadamon), un programme destiné à couvrir les besoins de santé des personnes vulnérables, a fait l'objet d'une étude d'impact social (EIS) en 2023. Ce régime vise à assurer une couverture médicale pour les personnes ne pouvant pas payer les cotisations, leur permettant ainsi de bénéficier des mêmes droits que les salariés du secteur privé dans le cadre du RAMED.
Commandée par les ministères concernés et soutenue par la Banque mondiale, cette étude avait pour objectif d’évaluer les forces et faiblesses de ce dispositif. L’audit a mis en lumière cinq dysfonctionnements majeurs, accompagnés de recommandations pratiques pour améliorer l'efficacité du programme.
1. L’inscription de personnes non vulnérables
Le premier problème identifié est la présence de personnes non vulnérables inscrites dans le programme. Ces individus bénéficient à tort des prestations de l’AMO-Tadamon. Pour y remédier, l’audit recommande de renforcer le système de ciblage des bénéficiaires, en améliorant l’évaluation des critères de vulnérabilité et en vérifiant plus rigoureusement les déclarations des ménages au Registre Social Unifié (RSU).
2. L’éligibilité non suivie de bénéficiaires
Un autre dysfonctionnement majeur concerne les personnes éligibles mais non bénéficiaires. En raison d'un manque d’information ou de la complexité des procédures d’inscription, certaines personnes ne parviennent pas à rejoindre le programme. Pour pallier ce problème, l’étude propose de digitaliser la gestion du programme, d'offrir plusieurs canaux d'inscription, et d’assurer une meilleure communication sur les modalités d’inscription.
3. La non-inclusion de certaines catégories
Une difficulté majeure est le blocage dans la transition des individus d’un régime d’assurance maladie obligatoire à un autre, ce qui empêche certaines personnes de bénéficier de l'AMO-Tadamon. L’audit suggère d'améliorer les passerelles entre les différents régimes, notamment AMO-TNS, AMO-salarié et AMO-Tadamon, tout en simplifiant les démarches administratives. Un meilleur suivi des plaintes et des demandes de changement de régime est également recommandé.
4. Le déséquilibre financier du régime
L’audit a relevé un risque de dépassement budgétaire en raison de l’augmentation continue du nombre d’assurés, notamment des mono-ménages. Ce phénomène, en plus de dépasser les prévisions des autorités compétentes, menace l’équilibre financier du programme. Pour anticiper ce défi, l’étude suggère une réévaluation du système de ciblage, en croisant les données du HCP, et la mise en place d'un mécanisme de suivi financier rigoureux.
5. L'oubli des ayants droit par les chefs de ménage
Enfin, un autre dysfonctionnement majeur concerne les chefs de ménage qui, bien que leurs droits soient ouverts, ne procèdent pas à l'inscription de leurs ayants droit. Cela crée une inégalité dans l’accès aux soins. L’audit recommande de renforcer la communication sur cette question, notamment par des campagnes de sensibilisation digitales et des actions dans les agences locales de la CNSS et les centres de santé.
L’audit de l’AMO-Tadamon a permis de mettre en lumière des faiblesses importantes qui, si elles ne sont pas corrigées, risquent d’empêcher le programme de remplir sa mission d'inclusion sociale. Les recommandations émises visent à améliorer la gestion, la transparence et l'efficacité du programme, avec des mesures à mettre en place dès cette année. L’optimisation de ce système est cruciale pour garantir l’accès à des soins de qualité pour les populations les plus vulnérables du Maroc.