- 07:45Polémique autour des propos de Benkirane : le PJD peine à calmer l’indignation
- 07:30Maroc : les réformes de l’Exécutif portent leurs fruits sur les plans économique et financier
- 07:05Jacob Zuma apporte son soutien à la proposition marocaine d’autonomie pour le Sahara
- 20:00Benslimane : 200 jeunes femmes honorées à la fin de leur service militaire à la Base aérienne de soutien général
- 19:55MG Motor dévoile le nouveau MG ZS Full Hybrid+, un SUV plus technologique et performant
- 19:34Hajar Dinar nommée directrice de la communication de Bayer pour l’Afrique du Nord
- 19:16Lamine Yamal visé par une enquête après la polémique de son anniversaire
- 18:20DGSN : Plus de 678 000 élèves sensibilisés
- 18:16Achraf Hakimi impose sa candidature au Ballon d’or après une saison aboutie
Suivez-nous sur Facebook
La controverse du vote de LFI au Parlement européen : l'affaire Boualem Sansal
La polémique enfle autour du vote de plusieurs eurodéputés de La France Insoumise (LFI), dont Rima Hassan, contre une résolution du Parlement européen exigeant la libération immédiate de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien incarcéré en Algérie. Le débat s’est intensifié dans les milieux politiques et intellectuels, alimentant une fracture idéologique au sein des partis et exacerbant les tensions franco-algériennes.
Un vote qui divise
Jeudi dernier, 533 eurodéputés ont approuvé une résolution demandant la libération de Boualem Sansal, emprisonné depuis novembre 2024 en Algérie. Poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, l’écrivain est accusé d’actes qualifiés de "terroristes ou subversifs". Malgré le soutien massif, quatre députés LFI ont voté contre, et deux se sont abstenus.
Pour Rima Hassan, cette décision est motivée par un refus d’alimenter ce qu’elle qualifie de « surenchère diplomatique ». Selon ses déclarations à l’AFP, ce vote viserait à contrer une "instrumentalisation politique" par des groupes d’extrême droite cherchant à attiser les tensions entre la France et l’Algérie. Une justification qui a néanmoins provoqué de vives réactions.
Réactions politiques et intellectuelles
La décision des élus LFI a été vivement critiquée par plusieurs figures politiques. Raphaël Glucksmann, eurodéputé socialiste, a qualifié ce vote de « honteux », rappelant que « la place d’un écrivain n’est pas en prison ». François Ruffin, ancien membre de LFI, a également exprimé son désaccord en déclarant qu’il est essentiel de défendre la liberté d’expression, peu importe les désaccords idéologiques.
À droite, les réactions ont été tout aussi virulentes. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a dénoncé une décision « inhumaine et politiquement scandaleuse », accusant Rima Hassan de complicité idéologique avec le régime algérien.
Une affaire aux répercussions internationales
L’affaire Boualem Sansal reflète une détérioration des relations franco-algériennes, déjà fragilisées par l’appui de Paris au plan d’autonomie marocain concernant le Sahara. L’écrivain, naturalisé français en 2024, est perçu par Alger comme une figure contestataire, notamment après ses déclarations sur les frontières postcoloniales au média Frontières.
Au-delà des enjeux diplomatiques, cette affaire pose la question de la défense des droits humains face aux calculs géopolitiques. Alors que des militants, journalistes et intellectuels continuent de remplir les prisons algériennes, certains craignent que des luttes partisanes détournent l'attention des véritables victimes.
Un débat idéologique au sein de la gauche française
Le vote de LFI alimente également les dissensions internes à la gauche française. Pour Raphaël Glucksmann, cette affaire souligne des divergences fondamentales avec LFI, notamment sur les principes de solidarité internationale et de droits humains.
Cette fracture pourrait marquer un tournant pour les alliances politiques à gauche, mettant en lumière des visions du monde incompatibles. Alors que l’Europe se mobilise largement pour dénoncer les dérives autoritaires, le positionnement ambigu de LFI pourrait affaiblir son image sur la scène internationale.
L’affaire Boualem Sansal dépasse la simple question de son incarcération. Elle soulève des interrogations sur la place de la diplomatie dans la défense des droits humains et met en lumière des fractures politiques majeures. Le cas de cet écrivain est devenu un symbole des tensions entre principes universels et calculs géopolitiques, un dilemme auquel LFI et d’autres partis doivent faire face.