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TPME au Maroc : l’IMPE révèle des freins structurels
À Rabat, vendredi dernier, l’Instance marocaine des très petites entreprises (IMPE) a présenté une étude nationale inédite révélant les obstacles majeurs auxquels font face les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) sur l’ensemble du territoire marocain. Cette enquête, menée auprès de 670 entreprises, met en lumière un paysage économique fragile, marqué par une forte mortalité des jeunes entreprises et des contraintes systémiques persistantes.
Selon les résultats, près de la moitié des TPME n’ont pas encore atteint trois ans d’existence, tandis qu’à peine 30 % dépassent le cap des cinq ans. Ce constat est renforcé par la flambée du nombre de défaillances : plus de 33 000 entreprises ont cessé leur activité en 2024, contre 10 500 en 2021. L’IMPE alerte sur une aggravation possible avec 40 000 cessations prévues d’ici la fin de l’année.
Parmi les freins identifiés, les charges sociales et fiscales apparaissent comme des obstacles majeurs. Trois quarts des chefs d’entreprise estiment que la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et l’imposition ne prennent pas en compte la réalité économique des petites structures. La complexité administrative et des prélèvements jugés excessifs accentuent le découragement.
L’accès au financement demeure également un défi de taille : près de 90 % des entreprises interrogées rencontrent des difficultés à obtenir des crédits bancaires, souvent en raison de garanties trop exigeantes. De plus, la moitié ignore l’existence des programmes d’aide, ce qui souligne un déficit de communication des institutions.
L’accès aux marchés publics et à l’international reste marginal, avec 70 % des TPME n’ayant jamais obtenu de marché public, malgré les quotas légaux, et 97 % n’ayant jamais participé à un salon international soutenu publiquement. Le secteur souffre aussi d’un manque criant de formation, 52 % des entreprises n’ayant jamais bénéficié de programmes de développement des compétences.
D’autres défis structurels persistent, tels que les retards de paiement (touchant 70 % des TPME) surtout de la part des institutions publiques et grandes entreprises, ainsi que la concurrence déloyale du secteur informel dénoncée par plus de 80 % des répondants.
Face à ces constats, l’IMPE propose plusieurs recommandations clés : simplification administrative via un interlocuteur unique, accélération des paiements, création de centres régionaux d’accompagnement, et lancement d’un programme intégré « Pass-TPE » alliant financement, soutien et réseautage.
Un autre temps fort de cette conférence fut l’annonce officielle de la création du Réseau marocain des organisations professionnelles des TPME, destiné à structurer un plaidoyer collectif, défendre les intérêts du secteur et mutualiser les efforts des associations. Pour Rachid Ouardighi, président de l’IMPE, cette initiative constitue une étape cruciale vers la reconnaissance institutionnelle des TPME comme piliers de l’économie nationale et de l’emploi.