- 07:22Le Maroc revoit à la hausse le plafond des microcrédits pour mieux soutenir l’entrepreneuriat social
- 20:30 L’OM et l’Atalanta en duel pour Nayef Aguerd, un été sous haute tension
- 20:00AML : une excellence opérationnelle à la marocaine sur le détroit de Gibraltar
- 18:30Tanger-Tétouan-Al Hoceima primée à Cordoue pour son engagement en faveur d’une Méditerranée verte
- 18:00Maroc 2025 : le défi d’une chaleur devenue permanente
- 17:33Réformes clés pour une finance islamique résiliente
- 17:25Meknès : 65 nouveaux projets validés par l’INDH pour 2025
- 17:00 Cavotec équipe un terminal marocain avec MoorMaster
- 16:34Le gouvernement adopte une réforme ambitieuse du Conseil national de la presse
Suivez-nous sur Facebook
Zagora : L’association des amis de l’environnement alerte sur l’impact de la culture de la pastèque sur la crise de l’eau
Dans une lettre urgente adressée au ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, l’Association des Amis de l’Environnement a tiré la sonnette d'alarme sur la situation critique de la région de Zagora, frappée par une grave crise hydrique. Selon l’association, la culture massive de la pastèque rouge et jaune, non adaptée au climat local, exacerbe une pénurie d’eau déjà sévère, menaçant à la fois l’environnement et les conditions de vie des habitants.
L’association souligne que la région, déjà en proie à la sécheresse et aux changements climatiques, fait face à une exploitation excessive des ressources en eau, principalement alimentée par les cultures de pastèque. L’exploitation de l’eau pour ces cultures, jugées gourmandes en ressources, a conduit à une dégradation accélérée des oasis, réduisant leur superficie et mettant en péril la biodiversité locale.
Une culture nuisible à l’environnement et à l’économie locale
L'association a exprimé sa préoccupation face à l’intensification de cette pratique agricole, qui, selon elle, a des conséquences dramatiques non seulement pour l’environnement mais aussi pour les habitants de la région. En effet, la culture de la pastèque, étrangère à la région de Zagora, a contribué à l’assèchement des terres et à l'exode rural. De nombreux habitants, ne trouvant plus les conditions de vie suffisantes, sont contraints de quitter la région pour chercher des opportunités ailleurs.
Face à cette situation, l'Association des Amis de l’Environnement a rappelé les recommandations du Roi Mohammed VI, qui, dans son discours du Trône en 2024, a insisté sur l’importance de protéger les ressources en eau et d’adopter une gestion rationnelle de ces dernières à travers le Royaume. L’association a donc exigé des actions plus concrètes pour limiter l’exploitation des ressources en eau dans cette région déjà fragilisée.
Une décision contestée et des mesures insuffisantes
L’association a exprimé son mécontentement face à l'attitude du gouverneur de la région, dont l’arrêté du 11 octobre 2024 a annulé deux décisions antérieures censées limiter l’expansion des cultures de pastèques. Selon l’association, cette décision n'a eu aucun effet concret, au contraire, elle a permis l’extension des surfaces cultivées, aggravant ainsi la crise hydrique dans la région. "La situation est devenue insoutenable et aucune mesure efficace n’a été mise en place pour endiguer cette catastrophe environnementale", a déploré l'association.
Cette lettre fait écho à une précédente alerte envoyée au gouverneur de Zagora en août 2024, dans laquelle l’association demandait un arrêté interdisant la culture de la pastèque en raison de son impact néfaste sur les ressources en eau. L’association avait également souligné que cette pratique mettait en péril la culture traditionnelle du palmier dattier, qui est au cœur de l’économie locale.
L'exemple de Tinghir et Tata : un modèle à suivre
Alors que la crise de l’eau se poursuit à Zagora, les régions voisines de Tinghir et Tata ont pris les devants en interdisant la culture de la pastèque sur leurs territoires, une décision saluée par l’association. Toutefois, cette initiative soulève des interrogations sur l’inefficacité des mesures prises à Zagora. "Les autorités locales semblent sous-estimer l’ampleur de la crise et l’urgence d’une intervention décisive", déplore l’association, qui appelle à une prise de responsabilité plus marquée de la part des autorités pour préserver les ressources en eau et protéger l’environnement de la région.
Le secteur agricole au Maroc, particulièrement vulnérable aux changements climatiques, fait face à des défis de taille. La crise de l’eau à Zagora illustre la nécessité d’une régulation plus stricte de l’exploitation des ressources naturelles et d’un accompagnement des populations locales vers des pratiques agricoles durables.
Commentaires (0)