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Indice de secret financier 2025 : Le Maroc progresse mais doit renforcer sa transparence

Lundi 09 - 16:39
Indice de secret financier 2025 : Le Maroc progresse mais doit renforcer sa transparence
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Le Maroc occupe la 63ᵉ place sur 133 pays dans l'édition 2025 de l'Indice de Secret Financier (Financial Secrecy Index - FSI), publié par l'organisation indépendante Tax Justice Network. Avec un score de 45, le Royaume se positionne dans une zone intermédiaire du classement, signalant une certaine avancée en matière de transparence financière, mais aussi de nombreuses zones d'ombre qu'il convient encore de traiter.

Ce score de 45, bien que relativement modeste, signifie que le Maroc est responsable de seulement 0,01 % du marché mondial des services financiers destinés à des non-résidents, souvent utilisés pour dissimuler des avoirs, échapper à l’impôt ou blanchir de l'argent. Si cette part reste faible, elle met en lumière certains défis réglementaires qui méritent une attention accrue pour éviter que le pays ne devienne un terrain favorable à la dissimulation de fonds.

Des avancées notables mais des efforts à poursuivre

Le Maroc a fait des progrès significatifs dans sa lutte contre le secret financier et l'évasion fiscale. Selon le Tax Justice Network, le Royaume participe activement à l'échange automatique d’informations fiscales, conforme à la norme commune de déclaration de l'OCDE, et dispose désormais d'un cadre légal pour l’identification des bénéficiaires effectifs. Cependant, l’accès à ces données demeure partiellement restreint, limitant ainsi l’efficience de ces avancées.

Le secteur bancaire marocain a également fait l'objet de régulations renforcées, notamment en ce qui concerne les clients étrangers, marquant un pas vers une plus grande transparence et une meilleure supervision financière. Ces efforts s'inscrivent dans une volonté de répondre aux standards internationaux en matière de lutte contre les flux financiers illicites.

Les zones d'ombre : des améliorations à prévoir

Malgré ces avancées, le Maroc doit encore surmonter plusieurs défis pour améliorer sa position dans l’Indice de Secret Financier. Parmi les principales faiblesses figurent l'absence de registre public accessible sur les propriétaires réels des entreprises, une transparence fiscale limitée pour certaines structures comme les sociétés et fiducies, ainsi qu’une surveillance encore insuffisante dans des secteurs à haut risque tels que les professions intermédiaires (avocats, comptables, notaires).

Ces lacunes laissent subsister des vulnérabilités qui pourraient nuire à l’intégrité du système financier et à la lutte contre l’évasion fiscale.

Le Maroc mieux classé que ses voisins régionaux

À l'échelle régionale, le Maroc se distingue plutôt favorablement en matière de transparence financière. Avec sa 63ᵉ place mondiale et son score de 45, il devance plusieurs de ses voisins nord-africains, tels que l'Algérie (71ᵉ) et la Tunisie (87ᵉ), mais reste derrière des pays comme l’Afrique du Sud, classée 60ᵉ avec un score de 46.

Le Maroc fait mieux que plusieurs pays arabes, dont les Émirats arabes unis, qui occupent la 9ᵉ position avec un score de 74, signalant une forte opacité financière. Le Qatar (27ᵉ) et l’Arabie saoudite (55ᵉ) suivent également dans des positions relativement opaques, bien que des réformes soient en cours dans ces pays. En revanche, les pays les plus transparents, comme la Norvège, la Finlande et la Slovénie, continuent de dominer le classement avec des scores beaucoup plus élevés.

Une priorité pour l'avenir : renforcer la transparence

Les résultats de l'Indice de Secret Financier 2025 mettent en lumière les efforts accomplis par le Maroc pour progresser vers une plus grande transparence financière. Cependant, le pays doit renforcer ses contrôles internes, garantir un accès public aux informations économiques et assurer une surveillance rigoureuse des flux financiers. Cela représente un enjeu crucial pour son développement économique, sa compétitivité internationale et son image dans les chaînes de valeur mondiales.

Enfin, bien que le Maroc ait fait des progrès notables, il doit poursuivre ses efforts pour aligner ses pratiques avec les normes internationales et se positionner comme un acteur fiable et transparent sur le marché mondial des services financiers.

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