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Énergie : Le Royaume-Uni se retire du projet de câble électrique Maroc–Royaume-Uni

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Énergie : Le Royaume-Uni se retire du projet de câble électrique Maroc–Royaume-Uni
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Le gouvernement britannique vient de porter un coup sévère à l’un des projets énergétiques transcontinentaux les plus prometteurs de la décennie. Londres a en effet décidé de ne pas entamer de négociations sur un contrat de préférence avec la société Xlinks, initiatrice du projet de liaison électrique sous-marine entre le Maroc et le Royaume-Uni, compromettant sérieusement la concrétisation de cette initiative estimée à 24 milliards de dollars.

Annoncée par le secrétaire d’État britannique à la Sécurité énergétique et à la Neutralité carbone, Ed Miliband, la décision met un terme aux discussions autour d’un accord de garantie de prix. Ce contrat devait fixer un tarif de rachat de l’électricité produite au Maroc, offrant ainsi aux investisseurs la stabilité nécessaire pour lancer les travaux. Sans ce cadre contractuel, la viabilité du projet s’en retrouve fortement affaiblie.

Le projet Xlinks visait à transporter de l’électricité verte produite dans le désert marocain — via des parcs solaires et éoliens — jusqu’au Royaume-Uni, à travers un câble sous-marin de 3 800 kilomètres. À terme, il aurait pu fournir jusqu’à 8 % des besoins en électricité du pays, soit l’équivalent de l’alimentation de 9 millions de foyers britanniques, tout en réduisant les émissions de CO₂ de 10 % dans le secteur énergétique.

Le président de Xlinks, Dave Lewis, ancien PDG de Tesco, avait publiquement fait part de sa frustration face à l’instabilité politique britannique et au manque de visibilité sur le soutien gouvernemental. « Le projet pourrait être redirigé vers d’autres marchés, comme l’Allemagne », avait-il averti dans une interview au Sunday Telegraph.

Déjà en mai dernier, le Planning Inspectorate, organisme chargé d’évaluer les grands projets d’infrastructure au Royaume-Uni, avait suspendu l’examen du dossier à la demande de Xlinks, en attendant une réponse claire sur le contrat de soutien. L’entreprise a désormais jusqu’à la fin juillet pour maintenir ou retirer sa demande.

Officiellement, le gouvernement britannique justifie sa décision par une priorisation des ressources énergétiques locales. Toutefois, de nombreux observateurs y voient le reflet d’un climat politique instable : cinq ministres de l’Énergie se sont succédé en moins de trois ans, freinant toute avancée concrète.

Le tarif garanti réclamé par Xlinks, fixé à 70 £/MWh, est pourtant jugé compétitif par rapport à d’autres sources d’énergie comme le nucléaire ou la biomasse. Le retrait de Londres pourrait donc apparaître comme une occasion manquée, tant sur le plan économique qu’environnemental.

Malgré ce revers, les promoteurs du projet ne renoncent pas. Le consortium Xlinks affirme poursuivre les discussions avec d’autres partenaires potentiels, espérant toujours faire émerger ce projet stratégique à l’échelle internationale.

Le Maroc, de son côté, confirme son rôle croissant comme hub régional des énergies renouvelables, prêt à exporter son électricité verte vers les marchés les plus exigeants. Le Royaume-Uni, lui, risque de voir s’éloigner une opportunité de sécuriser à long terme son approvisionnement énergétique dans une ère de transition.

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