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Logement intermédiaire : un nouveau souffle pour les villes marocaines

09:22

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La pression immobilière dans les grandes villes marocaines atteint un niveau inédit. Avec 62,8 % de la population désormais installée en zone urbaine, selon le dernier recensement général (RGPH 2024), l’accès à un logement décent devient un défi majeur, surtout pour les ménages à revenus moyens et les jeunes actifs. Les prix à l’achat comme à la location s’envolent, accentuant le déséquilibre entre l’offre disponible et les moyens financiers des habitants.

Pour contrer cette tendance, le ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville a lancé une mission d’assistance stratégique visant à structurer une offre de logement locatif intermédiaire (LLI). Ce dispositif, positionné entre le marché libre et le logement social, ambitionne de proposer des loyers maîtrisés tout en maintenant un certain niveau de confort et de qualité.

Dotée d’un budget de 3,5 millions de dirhams et inscrite dans un appel d’offres international, la mission se déroulera en deux phases. La première, sur trois mois, consistera en un diagnostic complet du marché locatif marocain : évaluation des besoins réels, étude des incitations fiscales et financières, et analyse comparative avec des modèles internationaux (France, Royaume-Uni, Singapour, Argentine). La seconde, sur deux mois, visera à finaliser le programme avec ses modalités techniques et économiques, tout en cadrant les partenariats avec les investisseurs et promoteurs immobiliers.

Plusieurs formules innovantes seront étudiées : location avec option d’achat, sous-location encadrée par des opérateurs spécialisés, ou encore systèmes d’épargne intégrée au loyer pour faciliter l’accession progressive à la propriété.

Huit villes pilotes ont été retenues : Agadir, Casablanca/Mohammedia, Dakhla, Fès, Laâyoune, Marrakech, Tanger et Rabat/Salé. Ces agglomérations, à la fois moteurs économiques et pôles en forte expansion, serviront de laboratoire pour expérimenter et ajuster le dispositif avant un déploiement national.

En misant sur le logement locatif intermédiaire, le Maroc introduit un levier structurel dans sa politique de l’habitat : un produit pensé pour les classes moyennes, capable de fluidifier le marché locatif et de contribuer à un meilleur équilibre social dans les métropoles. Sa réussite dépendra toutefois de la mise en place de mesures incitatives solides et d’un suivi rigoureux sur le terrain.