-
19:00
-
18:00
-
17:00
-
16:02
-
15:00
-
14:00
-
12:30
-
10:30
-
10:25
-
10:00
-
09:30
-
08:36
-
08:30
-
08:00
Suivez-nous sur Facebook
Le Maroc accélère sa stratégie minière pour s’imposer comme puissance industrielle mondiale
Le Maroc franchit une nouvelle étape dans la valorisation de ses ressources minières. Loin de se limiter à l’exportation de matières premières brutes, le Royaume veut désormais transformer sur place ses richesses, afin de renforcer sa souveraineté industrielle et créer davantage d’emplois. Cette ambition s’inscrit dans le cadre de la Stratégie minière nationale 2021-2030, qui vise à doubler la contribution du secteur au PIB d’ici la fin de la décennie.
Aujourd’hui, l’activité minière représente environ 10 % du PIB, 26 % des exportations et fait vivre plus de 40 000 personnes. Mais l’objectif est bien plus ambitieux : faire du Maroc un hub industriel incontournable pour les minéraux stratégiques et les chaînes de valeur liées aux technologies vertes.
Moderniser et sécuriser l’écosystème minier
Pour atteindre cette transformation, plusieurs réformes structurantes sont en cours. L’État mise sur la modernisation de la cartographie géologique, la numérisation de la gestion des titres miniers et la création d’un registre cadastral national. Le durcissement des sanctions contre l’exploitation illégale et la révision du cadre réglementaire devraient, de leur côté, rassurer les investisseurs et améliorer la gouvernance du secteur.
L’avant-projet de loi n°46-20, qui vient compléter la loi 33-13 relative aux mines et carrières, reflète cette volonté de transparence et de compétitivité. Le Maroc encourage aussi la montée en compétences de ses ressources humaines et la participation accrue des entreprises locales dans la chaîne de sous-traitance.
Phosphates, cobalt et batteries : des leviers stratégiques
L’un des principaux paris du Royaume concerne la transition énergétique mondiale. Avec ses réserves de phosphate, cobalt, manganèse, nickel et bientôt lithium, le Maroc dispose d’atouts majeurs pour intégrer la filière des batteries électriques. Le secteur attire déjà des investissements massifs, estimés à près de 400 milliards de dirhams d’ici 2030.
Des projets industriels d’envergure ont vu le jour : l’alliance entre CNGR Advanced Material et Al Mada à Jorf Lasfar, l’usine de cathodes de BTR New Material Group à Tanger Tech ou encore les initiatives menées par CNMC et CMEC pour développer le raffinage local. Ces partenariats internationaux apportent capitaux, expertise et transfert technologique.
La compétitivité marocaine est renforcée par son accès aux énergies renouvelables et sa proximité géographique avec l’Europe, où les véhicules thermiques disparaîtront progressivement d’ici 2035. Selon les estimations, le coût unitaire de production des batteries au Maroc serait inférieur de 35 % à la moyenne mondiale.
Une ambition africaine et mondiale
Cette stratégie ne se limite pas au marché local. Le Maroc entend devenir un acteur central dans l’intégration des chaînes de valeur africaines, tout en consolidant ses positions à l’échelle mondiale. Soutenue par la CGEM et la Banque africaine de développement, cette ambition illustre la volonté du Royaume de transformer son avantage minier en moteur industriel durable.
Comme l’a rappelé le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, « le Maroc est déterminé à exploiter son potentiel pour attirer des investissements stratégiques et renforcer sa place dans l’économie mondiale des minéraux et des batteries ».
Avec sa vision tournée vers l’innovation, la durabilité et la coopération internationale, le Royaume trace ainsi la voie pour devenir un maillon essentiel de la nouvelle ère industrielle verte.