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Décarbonation : un tournant stratégique pour l’économie marocaine
La transition vers une économie décarbonée ne relève plus du choix, mais de la nécessité stratégique. C’est le message fort lancé jeudi à Marrakech par Hassan Sentissi El Idrissi, président de la Confédération Marocaine des Exportateurs (ASMEX), lors de l’ouverture des Régionales de la décarbonation et de la durabilité. Selon lui, cette mutation représente bien plus qu’un impératif : c’est une véritable opportunité historique pour le Maroc.
Face aux nouvelles normes internationales et à l’évolution rapide des marchés, notamment européens, la transition énergétique devient un levier de compétitivité. « La typologie verte européenne structure désormais les financements internationaux. La directive sur la durabilité des entreprises exige un reporting carbone rigoureux dans les chaînes d’approvisionnement », a expliqué M. El Idrissi. Il a également insisté sur l’importance d’anticiper ces exigences plutôt que de les subir, dans une logique proactive portée par la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Le président de l’ASMEX a rappelé que cette dynamique ne concerne pas uniquement les grandes entreprises. Elle touche aussi les coopératives, les PME, les artisans, les acteurs du tourisme et de l’industrie locale. « Notre ambition est de bâtir une économie résiliente, moins dépendante des énergies fossiles, avec une souveraineté industrielle renforcée », a-t-il affirmé.
La Caravane des Régionales de la décarbonation, organisée par l’ASMEX en partenariat avec ENGIE et d’autres acteurs institutionnels, vise justement à accompagner les entreprises dans cette transformation. Au-delà d’un simple cadre d’échange, cette initiative mobilise des financements, des formations, des partenariats technologiques et des outils de certification adaptés à chaque type d’acteur économique.
De son côté, Badia Bitar, représentant la Chambre de commerce, d’industrie et de services de la région Marrakech-Safi, a souligné l’importance d’aligner cette démarche avec les objectifs nationaux en matière de durabilité. Elle a rappelé que le Maroc s’est engagé, à travers sa stratégie nationale de développement durable, à réduire significativement ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
« La durabilité n’est plus une option. C’est une condition pour rester compétitif dans un marché global en mutation rapide », a-t-elle indiqué. Elle a aussi mis en lumière les attentes croissantes des partenaires commerciaux en matière de traçabilité, de respect des normes environnementales et de faible empreinte carbone.
Durant cette journée de rencontres et de débats, plusieurs experts, institutions publiques et acteurs économiques se sont réunis pour explorer les opportunités liées à la transition énergétique. L’objectif est clair : faire émerger un écosystème d’innovation capable de transformer la contrainte climatique en avantage stratégique.
En misant sur la durabilité, le Maroc affirme ainsi sa volonté de devenir un acteur de référence dans l’économie bas carbone, en conjuguant attractivité, résilience et responsabilité environnementale.
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