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Le Maroc face au défi de la dépression
Un rapport récent publié par African Exponent classe le Maroc parmi les pays africains les plus touchés par la dépression, avec environ 6 258 cas, soit 6,54 % de la population. Ce taux place le Royaume au troisième rang en Afrique, derrière la Tunisie (7,57 %) et le Lesotho (6,89 %).
Cette situation met en lumière une réalité sociale préoccupante, marquée par le chômage, les inégalités territoriales, la migration interne et des pressions sociales croissantes, notamment sur les jeunes. À cela s’ajoute le poids des traditions qui rend la santé mentale encore taboue dans une partie de la société, poussant nombre de Marocains à privilégier des recours spirituels ou informels plutôt qu’un suivi psychologique.
Les zones rurales restent particulièrement vulnérables : le manque d’opportunités économiques et de structures spécialisées accentue la précarité et le sentiment d’isolement, sources majeures de souffrance mentale.
Conscient de ces enjeux, le Maroc a entrepris plusieurs réformes pour renforcer la prise en charge psychiatrique : création de nouveaux centres de santé mentale, formation de médecins généralistes au dépistage précoce et campagnes nationales de sensibilisation destinées à lutter contre la stigmatisation.
Le Royaume investit également dans des solutions numériques comme les plateformes d’écoute et les applications de soutien psychologique, tout en encourageant l’intégration de la santé mentale dans les politiques publiques liées à l’éducation, l’emploi et la jeunesse.
Si les défis restent nombreux, le Maroc progresse vers une approche plus inclusive et préventive de la santé mentale, visant à assurer le bien-être psychologique de ses citoyens et à en faire un pilier du développement social durable.