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Agriculture et résilience : les conseils d’Al Moutmir
À Marrakech, les experts d’Al Moutmir ont récemment organisé une rencontre destinée à renforcer le lien entre la recherche agricole et les éleveurs marocains, avec pour objectif d’optimiser les systèmes fourragers dans un contexte de changement climatique. Cette initiative, inscrite dans la Community of Practice (CoP) Animal Productions, vise à instaurer une boucle d’apprentissage continu pour soutenir des systèmes d’élevage performants et durables.
La rencontre a permis de vulgariser divers aspects techniques et de formuler des recommandations concrètes pour aider les agriculteurs à gérer leurs fourrages de manière plus intelligente et efficace. Alors que la première édition s’était concentrée sur la production animale et les aléas environnementaux, cette deuxième édition a mis l’accent sur les systèmes fourragers, considérés comme un levier clé pour la durabilité des élevages.
Portée par l’UM6P via son Collège de l’Agriculture, l’initiative Al Moutmir se positionne comme un modèle de développement agricole basé sur la science, l’innovation et la co-construction avec l’écosystème. Les experts ont exposé les principaux défis rencontrés par les agriculteurs marocains et proposé des solutions alliant performance, durabilité et résilience.
Lors des échanges, il a été souligné que la question fourragère se situe au croisement de plusieurs enjeux nationaux : résilience climatique face aux sécheresses récurrentes et à la pression sur les ressources en eau, dépendance aux aliments importés pour le bétail, sécurité alimentaire et souveraineté, et résilience économique face à la volatilité des prix. Après sept années consécutives de sécheresse et la disparition quasi totale du couvert pastoral dans certaines régions, il devient urgent de repenser la culture fourragère.
Les experts ont recommandé plusieurs stratégies pour construire un système fourrager robuste : la diversification des cultures (triticale, atriplex, cactus, sorgho BMR, panicum), l’optimisation des rations et de l’utilisation des fourrages locaux, ainsi que la formation continue des éleveurs aux bonnes pratiques agricoles. L’introduction de cultures résilientes et économes en eau, comme le sorgho BMR ou le cactus opuntia dans les zones arides, a été particulièrement soulignée.
La gestion de l’eau demeure un enjeu critique. Les besoins varient selon les cultures : le maïs ensilage nécessite 600–800 mm, tandis que le sorgho BMR demande 350–500 mm, permettant ainsi des économies de 30 à 50 %. Les céréales d’hiver (orge, avoine, triticale) et les mélanges fourragers (légumineuses et céréales) sont préconisés pour améliorer la productivité, la valeur nutritive et la résilience des exploitations.
La planification annuelle des cultures et la conservation des fourrages figurent également parmi les recommandations clés. Les experts d’Al Moutmir ont insisté sur l’importance de l’ensilage, du foin de qualité, de l’enrubannage et des blocs multi-nutritionnels, ainsi que sur la mise en place d’infrastructures collectives pour stocker et valoriser les fourrages.
Enfin, la réussite des systèmes fourragers modernes repose sur la montée en compétence des éleveurs et l’utilisation d’outils digitaux pour le suivi, la modélisation et l’aide à la décision. Selon Al Moutmir, la combinaison de leviers techniques, organisationnels et humains permettra de développer des systèmes agricoles résilients, durables et capables de sécuriser l’alimentation du bétail tout au long de l’année.