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Hydrogèn vert africain : Des opportunités réelles mais une compétitivité fragile
La perspective de transformer l’Afrique en fournisseur d’hydrogène vert pour l’Europe suscite de plus en plus d’intérêt. Toutefois, un rapport scientifique publié le 2 juin 2025 par un groupe de chercheurs des universités de Munich, d’Oxford et de Zurich met en garde : ces ambitions pourraient se heurter à de sérieuses limites si les risques liés à l’investissement ne sont pas maîtrisés.
Selon ce rapport, intitulé « Mapping The Cost Competitiveness Of African Green Hydrogen Imports To Europe », seuls six pays africains disposent de sites jugés compétitifs pour l’exportation de l’hydrogène vert vers l’Union Européenne : le Maroc, l’Algérie, le Kenya, la Mauritanie, la Namibie et le Soudan. Cependant, la compétitivité de ces sites reste conditionnée à l’engagement des gouvernements européens, notamment à travers des accords d’achat fermes et des garanties contre les défauts de paiement.
L’hydrogène vert est vu comme un levier clé pour décarboner les industries européennes, de la sidérurgie à la chimie. L’UE, qui ambitionne d’en importer jusqu’à 10 mégatonnes, a déjà noué des partenariats bilatéraux avec plusieurs pays africains. Mais le rapport démontre que les coûts de production sont en réalité plus élevés que ce que laissent entendre les études traditionnelles, car celles-ci n’intègrent pas suffisamment les réalités locales.
Les chercheurs ont ainsi développé une méthode spécifique qui tient compte des conditions d’investissement propres à chaque pays, y compris la stabilité politique et les options de transport. Leurs calculs montrent que, sans soutien européen, le coût de l’hydrogène vert exporté pourrait grimper à près de 5 euros par kilogramme, contre environ 3 euros lorsque des garanties et des accords solides sont mis en place.
L’analyse de 10 300 sites en Afrique révèle que seuls 214 sites pourraient, dans le scénario le plus optimiste, proposer un hydrogène vert compétitif à l’export. Et même là, la sécurité locale reste un enjeu majeur, car de nombreux sites sont implantés dans des zones où l’instabilité politique est forte.
Les conclusions du rapport appellent ainsi à un rôle plus actif des pays européens pour sécuriser les investissements : non seulement à travers des accords d’achat sur le long terme, mais aussi par le biais d’outils de financement comme ceux de la Banque mondiale. Pour les chercheurs, ces dispositifs sont la clé pour faire émerger une filière hydrogène africaine capable de répondre aux besoins européens, tout en favorisant un développement énergétique plus durable pour le continent.
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