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Maroc-Égypte : un nouvel élan commercial pour corriger le déséquilibre des échanges
Le Maroc ambitionne d’atteindre 500 millions de dollars d’exportations vers l’Égypte d’ici 2026
Le Maroc veut renforcer ses relations commerciales avec l’Égypte en multipliant par six le volume de ses exportations d’ici fin 2026. Objectif : atteindre 500 millions de dollars, soit environ 5 milliards de dirhams, contre 75 millions en 2024. Cette démarche s’inscrit dans une volonté conjointe de rééquilibrer des échanges actuellement désavantageux pour le royaume.
Une mission économique marocaine attendue au Caire
Afin de concrétiser cette ambition, l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX) prévoit d’organiser en mai une mission économique en Égypte. Il s’agira de la première initiative de ce type depuis la signature d’un accord bilatéral en février dernier, destiné à relancer les flux commerciaux et à encourager les investissements entre les deux pays.
Cette mission réunira des entreprises marocaines issues de plusieurs secteurs exportateurs. Elle comprendra également l’organisation d’un conseil d’affaires bilatéral, dont le but sera d’identifier les domaines de coopération à fort potentiel et de nouer des partenariats stratégiques, notamment dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf/AfCFTA).
Un différend sur les importations désormais résolu
Les échanges entre Rabat et Le Caire avaient été récemment entachés par un contentieux commercial. En 2024, le Maroc avait suspendu certaines importations égyptiennes en réaction au refus de l’Égypte d’autoriser l’entrée de véhicules marocains sur son territoire. Cette situation a nécessité des pourparlers entre les ministres du commerce extérieur des deux pays, débouchant sur un accord de principe visant à lever les obstacles et à rétablir la confiance.
Un déséquilibre commercial persistant
En dépit de relations diplomatiques solides, les échanges commerciaux restent déséquilibrés : en 2024, le Maroc a importé pour 1,25 milliard de dollars de produits égyptiens, contre seulement 75 millions de dollars d’exportations vers l’Égypte. Une situation que les autorités marocaines souhaitent corriger pour construire une relation économique plus équitable.
Vers une coopération plus équilibrée
Pour Hassan Sentissi El Idrissi, président de l’ASMEX, il est impératif de « rectifier ce déséquilibre et instaurer des relations commerciales véritablement profitables pour les deux parties ». Selon lui, la mission prévue en Égypte vise à donner une impulsion concrète aux engagements pris en février, en facilitant la rencontre entre opérateurs économiques et en accélérant les initiatives conjointes.
Des échanges encadrés par l’Accord d’Agadir
Les relations commerciales entre les deux pays s’inscrivent dans le cadre de l’Accord d’Agadir, signé en 2007 avec la Tunisie et la Jordanie, instaurant une zone de libre-échange entre ces quatre pays méditerranéens. Cet accord vise à stimuler les échanges intrarégionaux et à attirer les investissements dans la région.
Les importations marocaines depuis l’Égypte concernent principalement des produits tels que l’ammoniac, les pneus, le bois, le cacao, les légumes en conserve, les dattes, l’huile de soja ou encore le verre. De son côté, le Maroc exporte des voitures et pièces détachées, des fruits, du sucre, des poissons en conserve, des conducteurs électriques, ou encore des épices.
Le rapprochement économique entre le Maroc et l’Égypte marque une étape stratégique dans la consolidation des échanges Sud-Sud. En visant un objectif ambitieux de 500 millions de dollars d’exportations, Rabat espère non seulement équilibrer la balance commerciale, mais aussi renforcer l’intégration économique régionale, en ligne avec les grandes orientations de la coopération africaine.
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