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Université marocaine : entre rayonnement international et défis structurels
L’université marocaine traverse une période charnière. Portée par une dynamique d’ouverture et de reconnaissance à l’échelle mondiale, elle s’impose peu à peu comme un acteur de poids dans le paysage global de l’enseignement supérieur. C’est ce qu’a souligné Azzedine El Midaoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, lors de son intervention ce mercredi 7 mai 2025 devant la Commission de l’Éducation, de la Culture et de la Communication à la Chambre des représentants.
Selon le ministre, le Royaume parvient à se démarquer dans la « compétition internationale pour attirer les talents ». Les universités marocaines suscitent un vif intérêt à l’étranger, comme en témoignent les nombreuses sollicitations de diplomates et responsables européens — notamment français — ces dernières semaines. Objectif : tisser davantage de ponts académiques avec le Maroc, et accueillir plus d’étudiants marocains dans leurs établissements.
Une diaspora académique influente
Cette attractivité trouve aussi écho dans le parcours de plusieurs diplômés marocains occupant aujourd’hui des postes de haut niveau dans des universités et institutions prestigieuses à travers le monde. Le ministre a rappelé que certains sont devenus ministres ou même chefs d’État, preuve de la qualité de la formation prodiguée au Maroc.
Autre point fort : la reconnaissance internationale des diplômes marocains. Aucune nation, selon El Midaoui, ne rejette la validité de ces qualifications, un gage de crédibilité face aux exigences du marché mondial de l’emploi et de l’enseignement supérieur.
Mais des failles structurelles persistantes
Cependant, ce rayonnement ne doit pas masquer les difficultés internes du système universitaire marocain. Le ministre a dressé un tableau critique de la situation : infrastructures vieillissantes, établissements surpeuplés — certains accueillant plus de 160.000 étudiants —, taux d’encadrement très en deçà des standards internationaux (un enseignant pour 300 étudiants), et gouvernance peu adaptée aux enjeux contemporains.
El Midaoui a également pointé l’absence d’un système d’information unifié, empêchant toute gestion stratégique cohérente. En l’absence d’outils numériques performants, l’exploitation des données reste partielle, rendant la prise de décision difficile.
À cela s’ajoutent des problèmes financiers chroniques, aggravés par des arbitrages budgétaires jugés inefficaces et un endettement préoccupant. Le taux d’échec universitaire reste aussi alarmant : près de 40 % des étudiants ne se présentent pas aux premiers examens, soulignant un décrochage massif dès le début du cursus.
Vers une réforme en profondeur ?
La réforme structurelle, amorcée depuis plusieurs années, reste inaboutie. La contractualisation entre l’État et les universités, suspendue depuis 2012, n’a toujours pas été relancée. L’absence d’un système d’évaluation continue limite également les marges d’autonomie des établissements.
Face à ce double visage de l’université marocaine — entre reconnaissance internationale et défaillances internes —, la nécessité d’une réforme en profondeur s’impose. Le défi : maintenir l’élan à l’extérieur tout en consolidant les fondations à l’intérieur.
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