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Sécheresse : Un risque majeur pour la croissance au Maroc

10:40
Par: Naji khaoula
Sécheresse : Un risque majeur pour la croissance au Maroc

Confronté à un climat de plus en plus imprévisible, le Maroc poursuit son combat contre la sécheresse et le stress hydrique, deux facteurs désormais structurels de son paysage socio-économique. Le projet de loi de finances (PLF) 2026 et sa programmation triennale rappellent avec insistance les risques pesant sur la croissance, l’équilibre budgétaire et les conditions de vie, dans un pays où l’eau occupe un rôle déterminant dans l’activité économique.

Au cours des dernières années, la succession d’épisodes de sécheresse a bouleversé les secteurs dépendants des ressources hydriques, en particulier l’agriculture, pilier de l’économie nationale et source d’emploi pour une grande partie de la population rurale. Près de 81 % des terres agricoles marocaines restent tributaires des précipitations, rendant les récoltes vulnérables aux fluctuations climatiques, à la hausse des températures et à la diminution des réserves hydriques.

Parallèlement, les défis entourant le secteur de l’eau s’intensifient. La baisse des niveaux des barrages, combinée à une demande croissante, fragilise l’approvisionnement en eau potable, réduit les capacités d’irrigation et limite la production d’énergie hydraulique. Cette situation exerce une pression sur plusieurs chaînes économiques, allant de l’industrie agroalimentaire à la distribution, en passant par l’hôtellerie et certains segments industriels.

Les projections intégrées au PLF 2026 soulignent que le changement climatique n’impacte pas uniquement les secteurs productifs, mais aussi la dynamique budgétaire à long terme. Si les effets immédiats sur la croissance peuvent paraître modérés, les impacts cumulés sur plusieurs décennies deviennent préoccupants. À l’horizon 2050, la croissance du PIB par habitant pourrait reculer entre 0,7 % et 1,3 % dans les scénarios climatiques les plus défavorables.

Sur le plan budgétaire, plusieurs scénarios sont envisagés. Dans les trajectoires climatiques les plus sévères, le déficit pourrait s’accentuer progressivement en raison d’une baisse des recettes fiscales liée au ralentissement économique, alors que les dépenses publiques, notamment sociales et d’investissement hydrique, devront s’intensifier. Le ratio dette/PIB pourrait ainsi s’éloigner du scénario de référence, traduisant un alourdissement de la charge budgétaire.

Cependant, une lueur d’espoir subsiste. Le scénario s’appuyant sur les principes de l’Accord de Paris – réduction des émissions et transition énergétique – présente des signaux positifs : amélioration progressive de la performance économique, atténuation du déficit et ralentissement de la progression de l’endettement. Ce scénario suppose toutefois une accélération des politiques d’adaptation, d’investissement dans les infrastructures hydriques, d’innovation agricole, ainsi qu’une gouvernance durable des ressources naturelles.

Entre vigilance, adaptation et investissement stratégique, le Maroc se trouve à un tournant déterminant. L’enjeu n’est plus seulement de faire face à la sécheresse actuelle, mais de préparer une économie résiliente capable de prospérer malgré la raréfaction de l’eau, ressource vitale devenue source d’incertitude géopolitique, sociale et écologique.



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