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Assemblée nationale française : Le RN décroche la présidence du groupe d’amitié France-Maroc, une victoire controversée

Mardi 17 Décembre 2024 - 18:14

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Une décision inédite a secoué les couloirs de l'Assemblée nationale française. Le Rassemblement National (RN) a remporté la présidence du groupe d’amitié France-Maroc, un succès qui a soulevé de vives réactions, notamment de la part de la gauche. Cette victoire a été obtenue avec l'appui des macronistes, ce qui a alimenté les accusations d'une alliance tacite entre ces deux groupes, malgré les démentis de la majorité présidentielle.

Le groupe d’amitié France-Maroc, l’un des plus symboliques parmi les 150 groupes d’amitié parlementaire, est chargé de promouvoir les relations diplomatiques entre la France et le Maroc. Pour l’instant, ces groupes n'ont pas une fonction très influente, se limitant souvent à des réceptions et des missions diplomatiques, mais ils jouent un rôle de plus en plus important dans la représentation des intérêts étrangers à l'Assemblée. Cette attribution devient d’autant plus stratégique lorsque les pays concernés, comme le Maroc, jouent un rôle clé sur la scène internationale.

Le Maroc, décrit comme un "grand pays de diplomatie et de développement économique" par les membres du RN, est aussi un acteur majeur dans la lutte contre l’immigration. La présence d'une forte diaspora marocaine en France renforce également l'importance de cette victoire pour le RN, qui cherche à marquer un tournant dans sa relation avec le pouvoir en place et à gagner en respectabilité.

Cependant, cette présidence est loin de faire l'unanimité. La gauche dénonce une manœuvre politique entre le RN et les macronistes. Selon la vice-présidente Nadège Abomangoli (LFI), l’échec des négociations pour répartir les présidences de ces groupes d’amitié montre une Assemblée de plus en plus fracturée. "Il est devenu impossible de s’entendre sur 19 pays", déplore-t-elle, soulignant le climat tendu entre les différentes forces politiques. Un député de la France Insoumise, Arthur Delaporte, a d’ailleurs comparé la situation à un "cirque", en référence à l'intensité des discussions lors des négociations.

Les tensions sont d'autant plus palpables que, pour la première fois, c’est le Bureau de l’Assemblée, dominé par la gauche, qui a dû trancher en l'absence d’accord. Ce dernier a validé un vote indicatif, qui a finalement attribué plusieurs présidences de groupes, dont celle du Maroc au RN. Les macronistes, quant à eux, ont réussi à conserver d'autres pays de premier plan comme Israël, tandis que le MoDem a décroché la Palestine.

Pour le RN, cette victoire revêt un enjeu crucial. Marine Le Pen, qui a personnellement mené les négociations, voit dans cette présidence un moyen de renforcer la légitimité de son parti et de démontrer sa capacité à gouverner. "Le Maroc est un acteur clé de la diplomatie et du développement, et nous devons tisser des liens solides avec lui", a-t-elle déclaré après l’annonce des résultats. Cette prise de position pourrait bien changer la donne pour un parti historiquement opposé à la politique étrangère menée par les gouvernements précédents.

En somme, la présidence du groupe d’amitié France-Maroc ne se résume pas à un simple poste honorifique. Elle symbolise un changement de rapport de forces au sein de l’Assemblée nationale et une évolution de la stratégie du RN. La victoire est perçue comme un signal fort : le RN est désormais en mesure de jouer un rôle plus influent dans la diplomatie parlementaire. Mais cette ascension n’est pas sans controverse, et elle pourrait bien nourrir davantage les divisions internes de l’Assemblée.

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