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Tragédie routière en Égypte : 19 ouvrières tuées

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Tragédie routière en Égypte : 19 ouvrières tuées
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Une collision dramatique entre un camion et un minibus a coûté la vie à 19 personnes, dont 18 ouvrières journalières, ce vendredi 21 juin, dans le gouvernorat de Menoufiya, au nord du Caire. Parmi les victimes, deux adolescentes de seulement 14 ans, venues, comme tant d'autres, subvenir aux besoins de leur famille en travaillant à la journée.

Le drame s’est produit alors que les travailleuses quittaient leur village de Kafr al-Sanabsa à bord d’un minibus, un moyen de transport courant mais souvent précaire dans les zones rurales d’Égypte. Le journal officiel Akhbar al-Youm a précisé que le véhicule a été percuté de plein fouet par un camion, provoquant un carnage sur la rocade régionale.

Les images diffusées par les médias locaux sont insoutenables : des corps couverts de draps, des familles en pleurs, et un sentiment d’injustice partagé. Les victimes ont été qualifiées de « martyrs du pain quotidien », symboles poignants d’une jeunesse sacrifiée sur l’autel de la précarité.

Une route meurtrière

Ce tronçon, censé être modernisé dans le cadre des récents projets d’infrastructure du pays, fait pourtant partie des nouvelles routes construites dans la région du delta du Nil. Cependant, comme le soulignent de nombreux observateurs, la qualité de ces ouvrages reste inégale, et leur entretien souvent négligé.

Malgré les investissements massifs en infrastructures, les accidents de la route restent endémiques en Égypte. Selon l’Agence centrale pour la mobilisation publique et les statistiques (CAPMAS), plus de 5.200 personnes ont perdu la vie sur les routes égyptiennes en 2024, un chiffre alarmant dans un pays qui compte près de 118 millions d’habitants.

Le fléau du travail des mineurs

Cette tragédie met également en lumière un autre problème endémique : le travail des enfants. Officiellement, plus de 1,3 million d’enfants sont impliqués dans diverses formes de travail, souvent dans l’agriculture, l’industrie ou les services domestiques. Dans les zones rurales, les jeunes filles embarquent quotidiennement dans des minibus surchargés, sans sécurité, pour quelques livres égyptiennes gagnées à la sueur de leur front.

Un appel à la responsabilité

À la suite de l'accident, des voix se sont élevées pour demander des comptes. Des ONG, des journalistes et des familles endeuillées interpellent les autorités sur l’impunité routière, l’absence de contrôles de sécurité, et la pauvreté systémique qui pousse des enfants à travailler dans des conditions périlleuses.

Ce drame, une fois de plus, révèle les failles profondes d’un système où les plus vulnérables paient le prix fort. Il reste à savoir si cette tragédie marquera un tournant ou rejoindra la longue liste des drames oubliés sur les routes égyptiennes.

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