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L’or fait son retour chez les Marocains
L’or séduit à nouveau les Marocains à l’approche des mariages estivaux. Bijoutiers et artisans se préparent à une montée en puissance de la demande, stimulée par la tradition et les prix légèrement assouplis sur le marché international. Pourtant, derrière ce regain d’intérêt, une réalité plus complexe se dessine, entre fluctuations monétaires, équilibre fragile entre offre et demande, et incertitudes économiques persistantes.
Un été sous le signe du doré
Avec l’arrivée de la saison des mariages, l’or reprend sa place dans les préoccupations des familles marocaines. De Casablanca à Fès, les vitrines se parent de colliers, bracelets et parures traditionnelles, avec des promotions alléchantes pour attirer une clientèle soucieuse de concilier tradition et budget. Même si les prix restent dépendants des cotations mondiales, la baisse récente des cours, combinée à une demande locale soutenue, crée un contexte favorable à l’achat.
«Les familles marocaines achètent selon leurs moyens, mais l’or reste une valeur émotionnelle forte, surtout pour les cérémonies», explique un orfèvre de Marrakech. Cette saison, le gramme s’affiche à des niveaux plus abordables, ce qui redonne un souffle aux bijoutiers et aux artisans du souk.
Quand les marchés mondiaux influencent les vitrines locales
Le recul du cours de l’or sur les marchés internationaux s’explique par une combinaison de facteurs. Après avoir flambé sous l’effet des tensions géopolitiques et des incertitudes économiques, le métal précieux a perdu de son éclat suite à une remontée du dollar américain et aux signaux de stabilité émis par la Réserve fédérale. Une tendance qui, en théorie, allège la facture pour les pays importateurs comme le Maroc.
Mais l’effet bénéfique reste relatif. «Le dollar fort annule souvent l’avantage d’un or moins cher», rappellent les analystes de Goldmarket. Car les achats de métal précieux se font en devises, exposant les commerçants marocains à des taux de change défavorables.
Une valeur refuge toujours aussi convoitée
Malgré cette légère correction des prix, l’or reste perçu comme un refuge sûr. Les ménages marocains y voient un rempart contre l’inflation et l’instabilité financière. Et même si la valeur de l’épargne en or peut temporairement reculer, le métal jaune conserve un rôle clé dans les stratégies patrimoniales. Le dernier rapport de HSBC confirme cet engouement : près d’un investisseur sur deux envisage d’augmenter sa part d’or dans son portefeuille.
Entre artisanat et industrie : des effets contrastés
Au niveau macroéconomique, la baisse des cours profite également à certains segments de l’économie marocaine. Dans la bijouterie traditionnelle, elle relance la consommation. Dans les secteurs industriels, elle réduit légèrement les coûts liés aux composants importés contenant de l’or. Cependant, l’impact reste limité, car le Royaume conserve une part réduite de ses réserves en or, préférant miser sur les devises étrangères.
L’or, une passion marocaine durable
La fascination des Marocains pour l’or ne faiblit pas. Plus qu’un investissement, il incarne un symbole social et culturel fort, indissociable des fêtes, des héritages et du mariage. Alors que les marchés mondiaux naviguent entre espoirs de stabilisation et tensions persistantes, le métal jaune continue de jouer les équilibristes dans les foyers comme dans les salles de marché.
Pour les bijoutiers, chaque fluctuation reste une opportunité à saisir. Et pour les familles, un gramme de plus ou de moins peut faire toute la différence dans la préparation d’un événement tant attendu. Qu’importe la conjoncture : tant que l’or brillera, les Marocains continueront à lui accorder une place précieuse dans leur vie.