-
15:10
-
14:47
-
13:24
-
11:23
-
09:45
-
09:04
-
07:04
Suivez-nous sur Facebook
Elon Musk lance “Grokipedia”, son encyclopédie pour défier Wikipédia
Elon Musk a lancé lundi 27 octobre sa propre encyclopédie en ligne baptisée Grokipedia, via sa société xAI, présentée comme une alternative à Wikipédia. L’entrepreneur accuse depuis longtemps le site collaboratif de manquer d’objectivité et d’être, selon ses mots, “contrôlé par des activistes d’extrême gauche”.
La version initiale, numérotée 0.1, compte déjà près de 900 000 définitions, générées par intelligence artificielle. Musk a promis une version 1.0 “dix fois meilleure”, affirmant que Grokipedia est déjà “supérieure à Wikipédia à (son) avis”.
Des biais inversés ?
Si Musk promet “la vérité, toute la vérité, rien que la vérité”, les premiers contenus de Grokipedia semblent déjà refléter une vision idéologique marquée.
La page consacrée à Elon Musk elle-même évoque ses “conflits avec des médias aux penchants gauchistes”.
D’autres sujets, comme le mouvement Black Lives Matter, sont abordés sous un angle plus conservateur : Grokipedia souligne les “émeutes coûteuses” de 2020, sans mentionner – contrairement à Wikipédia – que la grande majorité des manifestations étaient pacifiques.
Même tonalité à propos de Tucker Carlson, figure du journalisme conservateur américain, présenté comme “dénonciateur des biais systémiques des médias traditionnels”.
Une encyclopédie générée par IA
Contrairement à Wikipédia, fondée en 2001 et alimentée par des bénévoles, Grokipedia repose sur des algorithmes génératifs.
Les articles sont rédigés par Grok, l’assistant d’IA de xAI, et citent diverses sources externes. Musk assure que le code de la plateforme est open source, donc libre d’utilisation.
Mais cette approche soulève déjà des questions : si Wikipédia est parfois critiquée pour ses biais éditoriaux humains, Grokipedia pourrait, elle, reproduire les biais de ses données d’entraînement et de ses concepteurs.
Un contexte politique explosif
Cette initiative intervient dans un climat tendu autour du rôle de Wikipédia aux États-Unis.
En 2024, un procureur fédéral nommé par Donald Trump avait demandé des comptes à la fondation Wikimédia sur son statut fiscal, l’accusant de “manipuler l’information”.
Plus récemment, deux élus républicains ont ouvert une enquête parlementaire sur des “tentatives d’influencer l’opinion américaine via Wikipédia”.
Grokipedia trouve ainsi un écho favorable chez plusieurs figures conservatrices, comme l’idéologue russe Alexandre Douguine, qui a salué la plateforme de Musk pour la “neutralité” de son article à son sujet.
Vers une nouvelle bataille culturelle du web ?
Avec Grokipedia, Musk ne se contente plus de diriger un réseau social ou une entreprise spatiale : il s’attaque désormais à l’un des piliers du savoir en ligne.
Derrière le discours sur la “vérité” se profile une lutte d’influence idéologique sur la manière dont l’information est produite et diffusée.
Reste à voir si Grokipedia saura convaincre au-delà des cercles politiques proches de Musk — ou si elle deviendra, à son tour, un miroir inversé des biais qu’elle dénonce.