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L’huile d’olive sous pression : le Maroc assouplit ses règles d’importation pour freiner la hausse des prix
Dans un contexte économique où l’inflation frappe durement les produits de première nécessité, le ministère de l’Industrie et du Commerce marocain a adopté des mesures inédites pour stabiliser le marché de l’huile d’olive. Un décret, approuvé en octobre dernier, prévoit une exonération de taxes pour l’importation de 10.000 tonnes d’huile d’olive vierge et extra vierge d’ici la fin de l’année 2024.
Objectif : alléger la facture des consommateurs
L’initiative vise à contrer la flambée des prix observée ces derniers mois. Actuellement, le litre d’huile d’olive s’affiche entre 95 et 110 dirhams, un niveau inaccessible pour de nombreuses familles marocaines. Cette hausse s’explique par des coûts de production en forte augmentation et une baisse de la production nationale, frappée par des conditions climatiques défavorables.
Selon Rachid Benali, président de la Fédération marocaine professionnelle de l’huile d’olive, « cette mesure est une avancée importante pour rééquilibrer un marché sous tension. » Il souligne que l’importation d’huile d’olive à des tarifs compétitifs pourrait offrir un répit aux consommateurs tout en préservant la compétitivité des acteurs locaux.
Un processus strict et transparent
Les importateurs intéressés ont jusqu’au 25 novembre pour soumettre leurs demandes à la Direction Générale du Commerce. Ces demandes devront inclure des informations détaillées sur les volumes souhaités et des garanties de conformité fiscale.
Un comité interministériel, regroupant les ministères de l’Industrie, de l’Agriculture, ainsi que les Douanes, sera chargé de superviser le processus. Cette démarche vise à garantir une distribution transparente et équitable du quota alloué. Les résultats seront publiés sur le site officiel du ministère pour renforcer la visibilité auprès des opérateurs économiques et assurer une transparence totale.
Des enjeux de qualité et d’origine
Si cette ouverture à l’importation est bien accueillie, elle suscite également des interrogations sur l’origine des huiles importées. Les consommateurs marocains, habitués à des standards de qualité élevés, espèrent que les produits étrangers répondront aux exigences gustatives et sanitaires locales.
L’impact attendu sur les prix reste également incertain. Bien que la mesure ait le potentiel de freiner la flambée des coûts, les importations devront être effectuées rapidement pour répondre à une demande en hausse à l’approche des fêtes de fin d’année.
Une solution à court terme pour un défi structurel
Au-delà de l’urgence actuelle, la situation met en lumière des défis structurels dans le secteur agricole marocain. La dépendance aux conditions climatiques, combinée à un manque d’innovation dans les méthodes de production, fragilise la filière.
Cette initiative gouvernementale, bien que saluée, devra s’accompagner de réformes de fond pour renforcer la résilience de la production nationale face aux aléas climatiques et aux fluctuations des marchés internationaux.
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