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Hydrocarbures : les majors quittent le Maroc
Le Maroc, longtemps considéré comme un territoire prometteur pour l’exploration pétrolière et gazière, voit aujourd’hui les grands noms de l’industrie énergétique se retirer les uns après les autres. Des groupes prestigieux tels qu’ENI, BP, Chevron, Repsol ou Kosmos, qui avaient investi dans le passé, ont progressivement abandonné leurs projets au Maroc. Cette désaffection soulève des questions sur le potentiel réel du sous-sol marocain et sur les défis que rencontre le secteur.
Dernier exemple en date, Sound Energy a cédé en décembre 2024 sa filiale marocaine pour 45,2 millions de dollars, dans un contexte de lourdes pertes financières qui ont culminé à 122 millions de livres sterling cette même année. De son côté, Energean a quitté le marché marocain dès mai 2025, ne restant qu’un an sur place avant de revendre ses actifs offshore à Chariot. Cette dernière, bien que renforçant sa présence, reste prudente et attend des confirmations plus solides des ressources avant d’étendre ses activités. Genel Energy, qui détenait un permis offshore au sud de Sidi Ifni, a choisi de ne pas renouveler sa licence après la période d’exploration, privilégiant des zones plus prometteuses.
Malgré ces départs, l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) maintient un optimisme prudent. L’office rappelle que le sous-sol marocain est encore très peu exploré : seulement 0,04 puits foré pour 100 km², quand la moyenne mondiale est de 10. Ce faible taux de forage ne signifie pas pour autant que le potentiel est inexistant. À titre d’exemple, Europa Oil & Gas, présente au large d’Agadir, a annoncé en 2022 la découverte potentielle de plus d’un milliard de barils récupérables, bien que les forages n’aient pas confirmé ces estimations.
Pour tenter de stimuler les investissements, le Maroc propose un cadre fiscal attractif : exonération d’impôt sur dix ans, franchises douanières sur les équipements et une participation de l’État plafonnée à 25 %. Mais ce dispositif ne suffit plus à attirer les majors, qui préfèrent aujourd’hui des zones avec des rendements plus garantis et une rentabilité rapide.
Face à cette situation, l’ONHYM a engagé une modernisation de son système d’information géographique afin de mieux centraliser et valoriser les données géologiques disponibles, dans l’espoir d’améliorer la lisibilité et l’attractivité du secteur. Néanmoins, la production reste très faible : en 2024, seulement quatre opérations de forage ont été réalisées, pour un investissement global d’environ 1,05 milliard de dirhams, loin des ambitions affichées.
Au-delà des incertitudes géologiques, des obstacles majeurs pèsent sur le développement du secteur. L’absence d’infrastructures de traitement et d’exportation constitue un frein important, souligne Philippe Sébille-Lopez, expert en géopolitique de l’énergie. Même en cas de découverte importante, la mise en valeur des ressources demanderait des investissements colossaux en équipements et infrastructures.
En résumé, le Maroc reste une terre d’espoir pour les hydrocarbures, mais le manque de résultats concrets, les contraintes infrastructurelles et la concurrence mondiale réduisent l’attractivité pour les grands acteurs historiques. Le futur du secteur dépendra de la capacité du Royaume à renforcer ses données géologiques, à attirer des partenaires solides et à développer les infrastructures nécessaires pour valoriser ses richesses souterraines.
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