- 15:30Logistique nationale : l’État entame une réforme structurelle pour plus d’efficacité
- 13:30Œufs hors de prix : les producteurs marocains dénoncent la chaleur et la spéculation
- 12:45Amman et Rabat renforcent leur coopération municipale autour du développement urbain et du patrimoine
- 12:30Colonies de vacances 2025 : Act4Community Khouribga offre un été inoubliable à 2000 enfants
- 12:00Forêt Al Borj à Tanger : l’ANEF dément toute destruction illégale et encadre des travaux liés à un projet électrique
- 11:30Baccalauréat 2025 : Plus de 311 000 candidats scolarisés réussissent l'examen au Maroc
- 10:30Aït Ben Haddou séduit les touristes chinois : entre héritage marocain et hospitalité sur mesure
- 09:30Ordinateurs volés en Espagne, revendus à moitié prix au Maroc : un trafic transfrontalier sous les radars
- 08:30Le Maroc s’impose comme un moteur industriel stratégique pour l’Afrique et l’Europe
Sous-Rubrique Maroc
Suivez-nous sur Facebook
Pedro Sánchez attendu à Melilla le 2 Juin
Melilla s’apprête à recevoir, lundi prochain, une visite présidentielle à forte portée symbolique. Pedro Sánchez, chef du gouvernement espagnol, y inaugurera le nouvel hôpital universitaire de la ville, un projet lancé en 2005 et partiellement opérationnel depuis quelques jours. Mais au-delà du ruban sanitaire, c’est la ligne frontalière qui cristallise les attentes et les tensions.
Ce déplacement marque en effet la première venue d’un président du gouvernement espagnol dans l’enclave depuis la réouverture du poste douanier avec le Maroc en janvier 2024. Cette reprise, suspendue depuis 2018, avait été présentée comme un des signes visibles du « nouveau chapitre » des relations entre Rabat et Madrid, ouvert après le soutien espagnol à l’initiative marocaine d’autonomie pour le Sahara.
Mais dans les faits, la reprise des flux commerciaux reste partielle, encadrée, et suscite une frustration croissante du côté espagnol. À Melilla, de nombreuses voix dénoncent une frontière « verrouillée » par Rabat, où les échanges sont filtrés, limités à certains produits et jours, loin de l’activité fluide qui prévalait avant la fermeture.
Enrique Alcoba, président de la Confédération des entrepreneurs de Melilla, déplore un dispositif à sens unique : « Nous n’avons pas retrouvé une véritable douane. Ce qui est en place répond à une logique marocaine, segmentée, restrictive, et opaque. » Pour les opérateurs locaux, cette forme de reprise constitue davantage un outil de contrôle qu’un levier économique.
Côté marocain, cette gestion serrée s’inscrit dans une stratégie assumée. Rabat cherche à redessiner les règles du jeu commercial autour des enclaves, accusées par le passé de favoriser la contrebande et l’économie informelle. La nouvelle approche privilégie une intégration progressive des échanges dans le circuit national, avec un encadrement strict des flux entrants et sortants.
Cette volonté souveraine, bien que conforme à la doctrine économique de l’État marocain, impose un rapport de force discret mais réel à l’Espagne. En acceptant de revoir sa position sur le Sahara, Pedro Sánchez visait un partenariat renforcé avec le Maroc, incluant coopération migratoire, sécurité et relance des échanges officiels. Or, trois ans plus tard, les résultats restent en demi-teinte : les arrivées migratoires ont connu des pics imprévus, la coopération sécuritaire demeure solide, mais la promesse d’un retour à la normale aux frontières tarde à se concrétiser.
Dans ce contexte, la visite présidentielle à Melilla dépasse le simple cadre institutionnel. Elle est scrutée à la loupe, autant à Madrid qu’à Rabat, comme un test de résilience diplomatique. Car au fond, cette enclave devenue zone-tampon entre deux stratégies étatiques incarne les tensions silencieuses d’un voisinage en rééquilibrage.