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Les États-Unis imposent des sanctions contre Miguel Diaz-Canel

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Les États-Unis imposent des sanctions contre Miguel Diaz-Canel
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Les États-Unis ont intensifié leur pression contre Cuba en annonçant vendredi de nouvelles sanctions inédites visant le président cubain Miguel Diaz-Canel, à l’occasion du quatrième anniversaire des manifestations historiques qui ont secoué l’île. Ces sanctions visent à punir le rôle du président cubain dans la répression violente des manifestants en 2021, qualifiée de brutale par Washington.

Le Secrétaire d'État américain Marco Rubio a précisé que Miguel Diaz-Canel faisait désormais l'objet d'une restriction de visa pour entrer sur le territoire américain, et ce, pour son rôle dans la répression violente du peuple cubain. Ces mesures font suite aux manifestations antigouvernementales de juillet 2021, qui ont vu des milliers de Cubains descendre dans les rues pour réclamer plus de liberté et de meilleures conditions de vie. Ces manifestations ont fait un mort, des dizaines de blessés et des centaines d'arrestations.

Le président cubain, alors en place depuis 2019, avait lancé un « ordre de combattre » à la télévision le jour des manifestations, appelant les partisans du gouvernement à sortir dans les rues pour contrer les protestataires. La répression qui a suivi a conduit à l'emprisonnement de plusieurs centaines de manifestants, certains ayant été condamnés à des peines de prison pouvant aller jusqu'à 25 ans.

Dans un communiqué, le Département d'État américain a annoncé que ces sanctions visaient « les principaux dirigeants du régime cubain » en raison de leur implication dans des violations graves des droits humains. Outre Miguel Diaz-Canel, deux ministres cubains, le ministre de la Défense Alvaro Lopez Miera et le ministre de l’Intérieur Lazaro Alberto Alvarez Casas, sont également sanctionnés. Des restrictions de visa ont également été imposées à des responsables judiciaires et pénitentiaires cubains impliqués dans la détention injuste et la torture des manifestants arrêtés en juillet 2021. La liste complète de ces responsables n’a pas été divulguée.

Réaction de Cuba

Le chef de la diplomatie cubaine, Bruno Rodriguez, a réagi fermement sur X, la plateforme sociale, qualifiant ces sanctions de « guerre économique » et affirmant que les États-Unis, bien qu'ayant des moyens de pression, ne pouvaient pas faire plier la volonté du peuple cubain et de ses dirigeants.

Les États-Unis estiment que 700 personnes sont encore incarcérées à la suite des manifestations de 2021, tandis que les organisations de défense des droits humains évoquent un chiffre compris entre 360 et 420. Bien que certains manifestants aient été libérés ces derniers mois, notamment dans le cadre d'un accord négocié avec le Vatican, d'autres ont été remis en liberté après avoir purgé leur peine.

Le sénateur Marco Rubio, très actif dans cette affaire, a également dénoncé la torture infligée au dissident cubain José Daniel Ferrer, emprisonné dans l’est de Cuba. Selon sa sœur, le dissident, libéré en 2021 sous un accord avec le Vatican, a été incarcéré à nouveau en avril 2025 après avoir violé sa liberté conditionnelle. Sa sœur a écrit sur X qu’il était « torturé à l’extrême » et qu’il risquait de mourir à tout moment.

Les États-Unis ont également ajouté à leur liste noire un hôtel d'État récemment inauguré à La Havane, un symbole de l’influence économique cubaine, afin d'éviter que des dollars américains ne financent la répression du régime.

Ces sanctions visent à continuer la politique de pression maximale des États-Unis sur le régime cubain, déjà sous embargo économique depuis 1962. Dans ce contexte, le retour de la politique de Donald Trump à la Maison Blanche a contribué à raviver les tensions entre les deux pays.



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