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Batteries électriques : un écosystème marocain sous pavillon chinois
Le Maroc se positionne de plus en plus comme un hub stratégique dans la transition mondiale vers la mobilité électrique. Porté par une vague d’investissements venus d’Asie, et principalement de Chine, le Royaume trace les contours d’un écosystème de batteries électriques qui ambitionne de couvrir toute la chaîne de valeur, de la cathode au pack final. Mais derrière cet essor rapide, plusieurs dépendances structurelles posent encore question.
Renault et les ambitions locales
Lors du Forum international de la chimie, Mohammed Bachiri, directeur général de Renault Maroc, a rappelé les ambitions du pays : faire passer le taux d’intégration locale de 65 % à 80 % d’ici 2030. L’objectif est clair : réduire la dépendance aux importations en identifiant des PME, PMI et grands équipementiers capables de fournir les technologies nécessaires à l’électrification. Pour Renault, la batterie n’est pas seulement un composant, mais un levier clé pour démocratiser la mobilité électrique.
Des géants asiatiques en première ligne
Si le tissu local reste encore embryonnaire, les grandes manœuvres sont déjà en cours. À Kénitra, Gotion High-Tech, soutenu par Volkswagen, prévoit une giga-factory de 100 GWh, intégrant toutes les étapes de production, des anodes et cathodes à l’assemblage final. À Tanger Tech, BTR, leader mondial des matériaux pour batteries, développe une capacité de 60.000 tonnes de silicium et de graphite, de quoi équiper près de 500.000 véhicules électriques.
Dans la même logique, COBCO – joint-venture entre Al Mada et le chinois CNGR – s’est implantée à Jorf Lasfar. Spécialisée dans les précurseurs et le recyclage, l’entreprise vise une capacité de 70 GWh, équivalente à plus d’un million de véhicules électriques. Deux autres groupes, Tinci Material et Yahua Group, projettent respectivement de produire des électrolytes et de raffiner du lithium, pour un investissement global dépassant les 8 milliards de dirhams.
Un maillon complet… ou presque
Avec ces cinq acteurs, l’écosystème marocain couvre quasiment toute la chaîne de valeur : raffinage de lithium, production de matériaux actifs, électrolytes, recyclage et assemblage final. Toutefois, plusieurs limites subsistent. Le Maroc ne dispose pas encore d’extraction locale de minerais stratégiques comme le lithium ou le nickel. Les technologies restent majoritairement détenues par les groupes étrangers, et le marché intérieur de l’électromobilité demeure restreint.
Un pari sur la décennie à venir
Le Maroc a incontestablement franchi un cap dans la construction de son industrie des batteries. Mais pour passer du statut de plateforme d’assemblage à celui de producteur souverain, il lui faudra investir dans la recherche, développer un savoir-faire local et renforcer son marché intérieur. La décennie qui s’ouvre dira si le Royaume réussira le pari d’une batterie électrique véritablement « made in Morocco » ou s’il restera dépendant des géants étrangers.