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Société

Mobilité partagée : les Marocains encore réticents au covoiturage

Mardi 15 - 09:09

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Le covoiturage, pratique largement répandue dans de nombreux pays grâce aux plateformes numériques, reste encore marginal au Maroc. Pourtant, ce mode de transport, qui combine économies financières et réduction de l’empreinte carbone, constitue une alternative pertinente dans un contexte de hausse des prix de l’énergie et de congestion urbaine.

Selon une enquête réalisée par L’Économiste en partenariat avec Sunergia, la connaissance et l’adoption du covoiturage par les Marocains demeurent très limitées. D’après les résultats, seulement 26 % des Marocains savent qu’ils peuvent faire du covoiturage pour leurs déplacements intra-urbains ou inter-villes. Cette proportion est plus élevée chez les personnes âgées de 35 à 44 ans et chez les catégories socioprofessionnelles supérieures (CSP A et B).

En revanche, 74 % des personnes interrogées ignorent encore qu’il est possible de partager un trajet avec un conducteur et ainsi diviser les frais de transport. Cette méconnaissance est plus marquée chez les femmes, les jeunes de 18 à 24 ans, les seniors de 45 ans et plus, les populations rurales et les catégories socioprofessionnelles défavorisées (CSP D et E).

Parmi ceux qui connaissent le covoiturage, une minorité l’a expérimenté : 26 % déclarent avoir déjà utilisé ce mode de transport. Cette pratique est davantage répandue chez les hommes, les 25-34 ans et les plus de 65 ans, ainsi que chez les habitants des régions du Sud, des zones rurales et des classes moyennes ou modestes.

À l’inverse, 74 % de ceux qui connaissent le covoiturage n’y ont jamais eu recours, notamment les femmes, les jeunes de 18 à 24 ans, les seniors entre 55 et 64 ans, les habitants du centre du pays et les citadins des grandes métropoles.

Ces chiffres illustrent un potentiel de développement du covoiturage au Maroc, freiné pour l’instant par un déficit de sensibilisation et une faible intégration dans les habitudes de mobilité. Dans un contexte de transition énergétique et de nécessité de réduire les coûts de transport, les autorités et les opérateurs privés pourraient trouver dans le covoiturage un levier efficace pour une mobilité plus durable.