-
10:30
-
09:00
-
08:53
-
07:54
-
07:19
-
07:14
-
hier
-
hier
-
hier
Suivez-nous sur Facebook
Washington hausse le ton face à New Delhi
Les tensions commerciales entre les États-Unis et l’Inde viennent de franchir un nouveau cap. Mercredi, Washington a doublé sa surtaxe sur une large gamme de produits indiens importés, passant de 25% à 50%. Cette décision de Donald Trump vise directement la stratégie énergétique de New Delhi, qui continue d’importer massivement du pétrole russe malgré la guerre en Ukraine.
Une sanction liée au pétrole russe
Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a fait du commerce un instrument central de sa politique étrangère. Irrité par le refus de Moscou d’accepter un cessez-le-feu en Ukraine, le président américain a décidé de frapper les partenaires économiques de la Russie. Or, après la Chine, l’Inde est devenue le principal client de Moscou : en 2024, près de 36% des importations indiennes de pétrole provenaient de Russie, contre seulement 2% avant le déclenchement du conflit.
Pour l’Inde, ce choix relève avant tout du pragmatisme : les approvisionnements traditionnels en provenance du Golfe sont désormais absorbés par l’Europe, contrainte de se détourner des hydrocarbures russes.
Un impact limité mais inquiétant
Tous les produits indiens ne seront pas concernés. Certains secteurs stratégiques, comme l’électronique grand public, échappent partiellement à ces nouvelles taxes. Les iPhone, dont une part croissante de la production se fait en Inde, ne sont par exemple pas directement touchés. Toutefois, Donald Trump a déjà laissé entendre que des droits de douane sectoriels, pouvant grimper jusqu’à 100% sur les semi-conducteurs et les produits électroniques, viendraient s’ajouter progressivement.
La Fédération des organisations indiennes exportatrices (FIEO) s’inquiète déjà : les fabricants de textile et les exportateurs de produits de la mer subissent une baisse des commandes. Les acteurs économiques redoutent une vague de délocalisations et de suppressions d’emplois, d’autant que les États-Unis absorbent chaque année plus de 87 milliards de dollars de marchandises indiennes.
New Delhi joue l’équilibre
Narendra Modi a appelé à « alléger le fardeau fiscal du citoyen ordinaire » et mise sur la consommation intérieure pour limiter l’impact de ces mesures. Mais la croissance pourrait en souffrir : sans compromis avec Washington, les économistes estiment que l’économie indienne pourrait tomber sous les 6% de progression en 2025, alors que le FMI tablait encore sur 6,4% en juillet.
En parallèle, New Delhi n’exclut pas de diversifier ses partenariats. Les signaux d’un rapprochement avec Pékin, après des années de tensions, montrent que l’Inde entend éviter une trop forte dépendance vis-à-vis des États-Unis.