-
21:31
-
21:00
-
20:30
-
20:00
-
18:45
-
18:09
-
17:45
-
17:41
-
17:10
-
16:10
-
15:49
-
15:43
-
15:31
-
14:44
-
14:30
-
14:13
-
13:45
-
13:29
-
13:19
-
13:14
-
13:00
-
12:45
-
12:30
-
11:32
-
11:00
-
10:30
-
10:00
-
09:00
-
08:30
-
08:00
-
07:30
Suivez-nous sur Facebook
Le Maroc, premier client des dattes égyptiennes
Le Maroc s’impose désormais comme le principal marché des dattes égyptiennes, marquant une transformation notable dans les échanges agroalimentaires régionaux. En seulement trois saisons, les importations marocaines de dattes en provenance d’Égypte ont triplé, selon les données de la plateforme spécialisée EastFruit. Le Royaume devient ainsi la destination privilégiée des exportateurs égyptiens, redéfinissant les équilibres du commerce des dattes au Maghreb.
Entre octobre 2024 et août 2025, le Maroc a importé près de 39.100 tonnes de dattes égyptiennes, pour une valeur estimée à 47,6 millions de dollars. Il s’agit d’un record historique, plaçant cette campagne parmi les plus dynamiques de la décennie. Ces importations représentent aujourd’hui 31 % du total des dattes importées par le Maroc, contre 25 % un an plus tôt et 12 % seulement en 2021/2022. Autrement dit, près d’une datte sur trois consommée dans le Royaume provient d’Égypte.
Cette évolution spectaculaire s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, la saisonnalité des échanges joue un rôle clé : les ventes égyptiennes commencent en octobre et atteignent leur apogée entre novembre et mars, période cruciale précédant le mois sacré du Ramadan, durant lequel la consommation de dattes explose. En février 2025, les importations marocaines ont atteint un pic de 8.300 tonnes, stimulées par la forte demande des ménages et de la grande distribution.
Par ailleurs, la compétitivité prix confère à l’Égypte un avantage certain. Grâce à des coûts logistiques réduits et à une récolte précoce, elle parvient à dominer le marché entre octobre et décembre, avant l’arrivée des dattes en provenance d’Algérie, de Libye ou d’Arabie saoudite.
Toutefois, cette dynamique n’est pas sans conséquences pour la filière marocaine des dattes, notamment dans les oasis du Sud comme Tafilalet, Zagora ou Errachidia. Les producteurs locaux, confrontés à la concurrence de produits importés à bas prix, peinent à écouler leur production. Plusieurs professionnels alertent sur une fragilisation du tissu agricole national, susceptible d’accentuer la dépendance du pays aux importations.
Aujourd’hui, le Maroc capte plus de 40 % des exportations mondiales de dattes égyptiennes, confirmant son rôle de pôle régional majeur dans le commerce agroalimentaire. Mais cette performance met également en évidence les limites de la souveraineté alimentaire du Royaume, confronté à la montée en puissance de partenaires commerciaux de plus en plus compétitifs.
Le défi pour les prochaines années sera donc de trouver l’équilibre entre ouverture commerciale et protection de la production locale, afin de préserver un secteur oasien déjà fragilisé par les aléas climatiques et la pression du marché mondial.