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Des hommes d’affaires marocains visés pour évasion fiscale
L’Office des changes mène une offensive discrète mais intense contre des pratiques d’évasion fiscale impliquant des hommes d’affaires marocains. Des sources proches du dossier révèlent que les inspecteurs de l’Office ont élargi le champ de leurs investigations à la suite de signalements transmis par des instances de contrôle européennes, notamment en France et en Espagne.
L’enquête, fondée sur des soupçons de violations des règles de change et de fiscalité, concerne plusieurs entrepreneurs marocains soupçonnés d’avoir effectué des transferts de fonds à l’étranger hors des circuits autorisés. Les soupçons portent notamment sur des montages financiers visant à régler des dettes commerciales locales via des comptes à l’étranger, échappant ainsi à toute traçabilité réglementaire.
Des montages complexes et transfrontaliers
Parmi les cas étudiés de près, figure celui d’un homme d’affaires établi à Casablanca, actif dans le secteur de l’élevage. Il aurait perçu une part importante d’une vente foncière à Nouaceur, dont le produit a été transféré en liquide à sa conjointe en France. Cette dernière aurait ensuite réparti les sommes sur divers comptes bancaires appartenant à des membres de la famille.
Un autre dossier concerne un promoteur immobilier basé à Casablanca, avec des projets à Salé et Kelaat Sraghna. Il aurait vendu deux sociétés avec leurs biens à des tiers, encaissant une partie importante du règlement en Espagne, où réside sa famille depuis 2021.
Une coopération internationale cruciale
Ces révélations ont été possibles grâce à l’échange d’informations entre les autorités marocaines et les services de contrôle financier européens. Les enquêteurs ont ainsi identifié des avoirs non déclarés — comptes bancaires et biens immobiliers — détenus à l’étranger par les personnes concernées, souvent au nom de leurs conjoints ou enfants.
L’Office des changes a étroitement collaboré avec la Direction générale des impôts afin d’examiner les flux financiers liés à ces opérations. L’objectif : déterminer si les sommes transférées ont échappé aux obligations fiscales et aux déclarations dans le cadre de la récente opération de régularisation spontanée des avoirs à l’étranger, clôturée le 31 décembre dernier.
Des régularisations incomplètes
Cette opération exceptionnelle avait permis à 658 déclarants de régulariser des biens à hauteur de plus de 2 milliards de dirhams. Les actifs financiers représentaient 45 % des montants, suivis par les biens immobiliers (43 %) et les liquidités (12 %). Toutefois, les noms actuellement visés n’ont pas figuré parmi les déclarants, malgré les indices clairs d’avoirs à l’étranger.
Détournement des procédures
L’enquête a également révélé des pratiques d’occultation sophistiquées : recours à des contrats de règlement de dettes légales entre entreprises, production de justificatifs commerciaux destinés à brouiller les pistes, et utilisation de garanties auprès de tiers pour dissimuler les flux de fonds.
Les transferts ont été réalisés en espèces, virements ou chèques encaissables, avec un formalisme reporté jusqu’à la confirmation de la réception des montants à l’étranger. Ces méthodes, bien rodées, visaient à contourner le contrôle financier et à éviter les sanctions.
Vers une tolérance zéro ?
Face à l’ampleur du phénomène, les autorités marocaines semblent déterminées à durcir le ton. Une réforme de la loi sur le change et un renforcement de la transparence financière figurent désormais parmi les priorités, dans un contexte où la coopération internationale permet de lever de plus en plus de voiles sur les flux transfrontaliers suspects.
Les affaires en cours pourraient déboucher sur des poursuites pénales, voire des sanctions financières sévères, à mesure que le Maroc renforce sa position dans la lutte contre l’évasion fiscale et la fuite des capitaux.
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