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Joe Biden gracie son fils Hunter : Une décision controversée

Joe Biden gracie son fils Hunter : Une décision controversée
Lundi 02 - 07:37 Journalistes: ELMIR Barae
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Dans une décision sans précédent, le président américain Joe Biden a accordé, dimanche, une grâce présidentielle à son fils Hunter Biden, quelques semaines avant de quitter ses fonctions à la Maison Blanche. Cette annonce, qui intervient alors que Hunter faisait face à des accusations de fraude fiscale et de détention illégale d’arme à feu, suscite des interrogations sur l’éthique et l’indépendance du système judiciaire américain.

Dans un communiqué, Joe Biden, âgé de 82 ans, a dénoncé une « erreur judiciaire » et défendu son geste comme un acte de justice : « Aucune personne raisonnable qui examine les faits dans les affaires concernant Hunter ne peut aboutir à une autre conclusion : mon fils a été ciblé uniquement parce qu’il est mon fils – et cela ne va pas. » Pourtant, cette décision contraste avec les promesses répétées du président de ne pas intervenir dans les affaires judiciaires de son fils. Pas plus tard qu’en septembre, la Maison Blanche réaffirmait que le président ne ferait pas usage de la grâce présidentielle dans ce cas.

Hunter Biden, 54 ans, avait plaidé coupable en septembre dernier pour fraude fiscale devant un tribunal de Los Angeles, ce qui lui avait permis d’éviter un procès. Il avait également été reconnu coupable d’avoir menti sur son addiction aux drogues lors de l’achat d’une arme, une infraction dans l’État du Delaware. Pour ces délits, il risquait jusqu’à 42 ans de prison cumulés. Son cas, marqué par des rebondissements judiciaires, avait fait de lui une cible privilégiée des opposants républicains.

Cette grâce présidentielle intervient dans un contexte politique tendu. Donald Trump, président élu, a critiqué cette décision dans un message posté sur son réseau social Truth Social, en la qualifiant d’« abus de pouvoir » et en évoquant les manifestants du 6 janvier 2021 qu’il a promis de gracier une fois en fonction. Les Républicains, pour leur part, dénoncent une justice à deux vitesses, accusant le président sortant de protéger sa famille tout en tolérant des poursuites contre ses adversaires politiques.

Hunter Biden, qui s’est reconverti dans la peinture après une carrière d’avocat et d’homme d’affaires, a déclaré dans un communiqué qu’il se consacrerait désormais à « aider les personnes souffrant de dépendances et à sensibiliser à ces problèmes ». Ses avocats, quant à eux, affirment que son statut de fils du président a exacerbé les poursuites à son encontre, en faisant de lui une cible pour des raisons politiques.

La grâce accordée à Hunter Biden s’inscrit dans une tradition controversée des présidents américains. Bill Clinton avait gracié son demi-frère pour des accusations de possession de cocaïne, tandis que Donald Trump avait pardonné le père de son gendre, reconnu coupable de fraude fiscale. Toutefois, cette décision de Joe Biden pourrait avoir des répercussions politiques et juridiques plus larges, d’autant qu’elle survient à une période de transition présidentielle marquée par de profondes divisions partisanes.

Si cette décision clôture un chapitre judiciaire pour Hunter Biden, elle ouvre également un débat sur l’utilisation des prérogatives présidentielles dans un pays où l’équilibre entre pouvoir politique et justice est souvent contesté.


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