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Réexamen du statut d'auto-entrepreneur : un appel à une réforme en profondeur
Le débat autour du statut d'auto-entrepreneur au Maroc connaît un nouvel élan après le rejet, par le gouvernement, des propositions visant à relever le plafond de chiffre d’affaires imposable à 100 000 ou 200 000 dirhams, comme le suggérait le projet de loi de finances pour 2025. Ce rejet a ravivé les discussions sur les faiblesses du système et sur la nécessité d’une révision des incitations fiscales destinées à encourager l’auto-entrepreneuriat.
Le gouvernement face aux critiques des experts
Lors de la réunion de la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des Représentants, les experts ont pris la parole pour souligner les dysfonctionnements du régime des auto-entrepreneurs. Le gouvernement, qui a opposé son refus aux amendements visant à augmenter les seuils de chiffre d'affaires, a justifié sa position en évoquant un phénomène préoccupant : certaines entreprises et sociétés préfèrent recourir à l’auto-entrepreneuriat plutôt qu’à l’embauche classique de jeunes salariés, afin de bénéficier d'une charge fiscale réduite de 1 % au lieu des 20 % habituels.
Les universitaires et économistes, tout en reconnaissant ce phénomène, ont tempéré cette analyse, soulignant qu’il ne s’agit pas d’une généralité. Cette situation, bien qu’elle mérite d’être prise en compte, ne peut à elle seule justifier une remise en question totale du statut, selon eux.
Des entreprises publiques et des pratiques controversées
Un autre point mis en lumière lors des débats est l’utilisation du statut d’auto-entrepreneur par certaines entreprises publiques. Ces dernières auraient recours à ce régime pour alléger leurs charges salariales, une pratique qui, pour certains analystes, soulève des questions éthiques et légales sur la bonne utilisation du programme. Si cette approche est condamnée par une partie des observateurs, elle met également en évidence l’absence de données claires pour mesurer l’impact réel du programme d’auto-entrepreneuriat et identifier ses dysfonctionnements.
Un appel à une réforme en profondeur
Mehdi Lahlou, professeur à l’Institut National de Statistiques et d’Économie Appliquées (INSEA), appelle à une révision profonde du système d’auto-entrepreneuriat. Selon lui, la politique actuelle ne parvient pas à répondre aux défis du chômage, qui touche 1,7 million de Marocains. Il plaide pour un modèle plus adapté qui puisse réellement contribuer à la réduction du chômage, en soulignant que l'auto-emploi devrait jouer un rôle central dans ce processus.
Pour Lahlou, les mesures fiscales ne sont qu'une partie de l’équation. « Le régime fiscal est un facteur parmi d'autres, mais l'investissement nécessite également une attention particulière au marché, à la capacité des investisseurs à prendre des risques, et aux nombreux obstacles qui freinent l'initiative privée au Maroc », explique-t-il. Lahlou évoque également l'importance d'une politique de soutien plus claire, notamment via la Charte de l’investissement, qui vise à soutenir les petites et très petites entreprises (TPE et PME).
L’impératif d’un engagement politique
Au-delà des ajustements fiscaux, Lahlou insiste sur la nécessité d’un engagement politique fort pour créer un environnement propice à l’épanouissement des jeunes entrepreneurs et à la relance de l’économie. Il pointe le rôle clé du Conseil national de la jeunesse et de l’avenir, qui pourrait jouer un rôle important dans l’accompagnement des jeunes face à la précarité de l’emploi.
Le statut d'auto-entrepreneur, tel qu'il est actuellement conçu, nécessite une réforme significative pour répondre aux attentes des jeunes entrepreneurs et des petites entreprises. Les incitations fiscales et les mesures de soutien doivent être repensées, en accord avec une vision globale de l’investissement et de la croissance. Pour ce faire, une analyse rigoureuse des données et des expériences sur le terrain est indispensable pour éviter de nouveaux écueils et garantir l’efficacité de ce programme dans la lutte contre le chômage.
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