Modernisation de l’USMBA de Fès : Trois questions à son président
L’université vit actuellement au rythme d’un vaste projet de modernisation et d’élargissement. Donnez-nous un aperçu sur l’avancement de ce chantier ? L’USMBA sera dotée prochainement d’un nouveau complexe au niveau de la commune d’Ain Chegag (20 km au nord de Fès), lequel va ériger cet établissement en une université moderne qui suit les mutations socio-économiques. Un terrain de 104 ha est en cours d’assainissement à cet effet, de même qu’un montant de 300 millions de DH est mis à disposition pour le lancement dudit projet en 2020. Nous avons prévu des projets dans trois sites, à savoir le complexe universitaire Ain Chegag, la faculté multidisciplinaire de Taounate, déjà lancée, et un nouveau complexe universitaire à Taza. Quant à la mise en œuvre de ces projets, un budget initial de 100 millions de DH a été alloué au titre de l’année 2020 au projet de Taouante et autant à celui de Taza, en plus des 300 MDH à la faculté de Taounate. Les deux tiers de ce financement proviennent du ministère, tandis que le reste est assuré par le conseil régional de Fès-Meknès. Le nombre des établissements de l’université (douze actuellement) augmentera de 8 ou 9 structures à moyen terme, et celui des étudiants passera de 88.000 à 100.000. En parallèle, l’année 2019 a connu le lancement du programme de réhabilitation de l’ancien campus universitaire de Dhar Mehraz, qui se transformera en un complexe moderne. La prochaine rentrée universitaire sera marquée par l’entrée en vigueur du nouveau système de formations Bachelor. L’université est-elle préparée à cette réforme ? Cette réforme concerne le cycle de la licence qui compte le plus grand nombre d’étudiants. À l’USMBA, près de 85pc des 88.000 étudiants y appartiennent. Cette réforme se base sur quatre piliers. Il s’agit du renforcement de l’enseignement des langues (arabe, français et anglais notamment), le renforcement des compétences linguistiques expressives des étudiants et leur sens d’initiative, la consolidation du bagage cognitif au cours de la première année et l’adaptation des formations aux besoins du marché de l’emploi. En ce qui concerne les préparatifs, nous avons commencé à en débattre, depuis quelque temps, dans les établissements à accès libre dans la perspective de la mise en place de la configuration finale par les comités pédagogiques. Nous planchons actuellement sur deux objectifs : ces cycles ne devront pas rester libres d’accès, et chaque étudiant titulaire d’un baccalauréat doit avoir un siège à l’université de manière à ce que personne ne soit exclue. L’université est engagée dans des chantiers pédagogiques et de recherche scientifique. En quoi consistent-ils? La recherche scientifique est l’un des projets actuels de l’USMBA, qui a mis en place 58 nouveaux laboratoires, dont les demandes d’accréditation sont en cours. Nous œuvrons pour passer d’un modèle de recherche obsolète à un autre plus moderne par le biais de l’augmentation du nombre de publications, de brevets et d’accords avec les entreprises. Nous avons également créé cinq centres pédagogiques importants, à savoir le Centre de formation continue et de certification, un centre d’enseignement à distance, un centre de langues, un centre d’orientation et un musée des sciences. Ces structures sont opérationnelles et commencent à porter leurs fruits. Outre le renforcement de la bonne gouvernance financière de l’université et son ouverture sur son environnement régional et entrepreneurial, nous avons signé 69 accords de partenariat, dont 24 aux niveaux national et régional. Car, nous devons travailler avec des partenaires et accorder une grande importance à la coopération avec les institutions de la région. Par exemple, nous avons conclu d’importants accords avec les chambres de l’artisanat, de l’industrie et du commerce et le Conseil de la région de Fès-Meknès. Nous avons initié une série de projets de recherche scientifique, de formation et de qualification dans l’artisanat, notamment. Nous avons signé, à cet effet, quatre accords avec des entreprises, en marge du Forum économique de Fès-Meknès. Notre souci est le développement de l’université de manière à en faire un phare scientifique national. Le classement de Times Higher Education, qui a choisi l’USMBA première université au niveau national en 2019, 11ème en Afrique et 14ème au niveau des pays arabes, nous honore tous, professeurs, employés et étudiants, et constitue une récompense pour les efforts déployés par tout le monde. Il s’agit d’une source de motivation pour redoubler d’efforts pour le développement de la recherche scientifique et de la formation, ainsi que la coopération avec les partenaires socio-économiques.
Source : MAP